Décor peint : dans un appartement parisien, composition de 3 patines et imitation chêne

Décor peint : dans un appartement parisien, composition de 3 patines et imitation chêne

Décors peints dans toutes les pièces d’un appartement parisien : imitation chêne, patines, fausses moulures

Conception du décor peint de Mme Élisabeth Taylor, décoratrice d’intérieur.

Dans la salle à manger : restitution, avec modification vers une atmosphère douce et d’aspect ancien, du décor peint composé de patines marmorisée sur les murs, imitation pierre sur les pilastres et sur les plinthes, une patine filée et pastillée avec des effets aux bâtons de cire colorées.

Dans la cuisine adjacente : patine verte et nuagée sur les murs, patine spaltée et pastillée sur les boiseries.

Dans le salon, les murs sont patinés d’un ton ocre fané pour s’assortir agréablement au bois véritable, ainsi qu’à son imitation sur les plinthes et les portes.

Sur les murs arrondis et les portes du sas, imitation en trompe l’œil des boiseries moulurées, en chêne véritable.

 

Dans la chambre, composition assortie au tissu en rabane et aux vraies boiseries en chêne : patine filée et pastillée sur les fenêtres et volets, plinthes en imitation chêne.

Dans la salle de bain attenante, séparée par une vitre, pour laisser se refléter le jardin dans les miroirs, le décor est néoclassique : composition de patines spaltées et nuagées bleues, que sépare un filet blanc cassé.

Par Joëlle Godefroid Meilleur Ouvrier de France

A quand remonte le décor peint et le métier de Peintre en décors?

Sur ce sujet, les théories les plus diverses peuvent être lues. Cependant, je n’ai encore pu découvrir aucun historien des styles sur qui s’appuyer.

Il ne faut pas prendre toutes les peintures murales pour des peintures à but décoratif. Aussi magnifiques soient-elles à nos yeux, la fonction des peintures propitiatoires des grottes de la préhistoire, telle Lascaux, ou celles, à caractère sacré des tombeaux égyptiens, temples incas ou églises, n’a qu’un très lointain rapport avec la seule finalité d’ornement et d’agrément du trompe l’œil et de la mise en valeur d’un intérieur.

Nous savons, grâce à la découverte de mobiliers peints en décors, que quelques milliers d’années avant notre ère, dans l’Égypte ancienne, l’imitation décorative fut en vogue et très au point. Il est aussi désormais évident que c’est par l’héritage culturel des Égyptiens que la civilisation Grecque adopte la pratique du décor mural, dans les villas patriciennes par exemple, et la transmet à son tour aux Romains.

Au moyen âge, la plupart des décors peints sont consacrées à la glorification chrétienne et à l’édification des croyants. C’est seulement au trecento, en Flandres et en Italie, que renait l’art profane, comme celui du portrait.

Fin XVe siècle en Italie -quattrocento-, la redécouverte de l’antiquité remet au goût du jour les arts et lettres des Romains. A Florence, à Rome, outre les architectes et les sculpteurs, les peintres  (Ghirlandaio, Botticelli, Michel ange, Raphaël,… etc) qu’inspirent la culture gréco-romaine, les fresques de Pompéï, d’Herculanum, et les lois de la perspective, ornent les palais de somptueux   décors peints -voir ci dessus : Sous l’égide du pape Jules II, qui orchestre la « restoratio » et « renovatio » de la grandeur de la Rome Antique, née sous le pinceau de génie de Raphaël, entre autres le « grand genre » ou peinture d’histoire, mais aussi la peinture décorative, notamment le très connu décor de grotesque de la logetta du Vatican. Ces œuvres de la renaissance Italienne seront aussi une source d’inspiration pour la renaissance Française et pour toute l’Europe.

Imitation marbre sur les pilastres d’un portique datant du XIXe siècle 

Imitation marbre sur les pilastres d’un portique datant du XIXe siècle 

Imitation marbre dans une salle de réunion, pour mettre en valeur  les grands pilastres cannelés d’un portique exceptionnel datant du XIXe siècle

Réalisation d’une imitation de marbre brèche violette, avec socles et chapiteaux en imitation bronze.
(Chantier de l’entreprise Décoclean : 06 09 05 54 26)



Représenter le marbre dans la peinture murale gallo-romaine.

Élément primordial de la décoration pariétale antique, l’imitation de marbre peinte fut négligée pendant de longues années. Les travaux d’Hélène Eristov furent les premiers à aborder réellement la question de la représentation du marbre dans la peinture romaine : tout d’abord, en 1976, avec un article dans les Mélanges de l’Ecole Française de Rome, intitulé « Un algorithme appliqué à la classification de l’imitation de marbre dans la peinture pompéienne », puis, en 1979, toujours dans la même collection, avec un article intitulé « Corpus des faux-marbres peints à Pompéi ».
Ensuite, Sylvie Vander Kelen proposa en 1998, un article synthétique mais non exhaustif dans la Revue des Archéologues et Historiens d’Art de Louvain, centré sur l’ imitation de marbre à l’échelle des provinces occidentales, intitulé « Pour un nouveau statut des imitations de marbres antiques ». Enfin, trois sources abordent directement la question du marbre dans la peinture gallo-romaine : l’article de Claudine Allag et de Florence Monier en 2004, « La représentation des roches décoratives dans la peinture murale romaine » dans l’ouvrage dirigé par Pascale Chardron Picault, Les roches décoratives dans l’architecture antique et du Haut Moyen-âge ; le mémoire de Maîtrise de Morgane Thorel, Le rôle des imitations de marbres dans la peinture murale gallo-romaine (Ier siècle av. J.-C. – fin du IIIe siècle ap. J.-C.), soutenu sous la direction de Gilles Sauron en 2005 ; et pour terminer, du même auteur, un article de 2011, « Le rôle des imitations d’opus sectile dans la peinture murale gallo-romaine (deuxième moitié du Ier siècle – fin du IIIe siècle ap. J.- C.) », dans les actes du colloque international Décor et architecture en Gaule, entre l’Antiquité et le haut Moyen Âge : mosaïque, peinture, stuc, organisé à l’Université de Toulouse II-Le Mirail, les 9-12 octobre 2008.

Les rapports entretenus par le marbre et la peinture, dans l’Antiquité, sont ténus, privilégiés mais également contradictoires ; les textes romains l’attestent. Pour Pline, les deux termes s’excluent : «Primumque dicemus quae restant de pictura … ; nunc vero in totum marmoribus pulsa. », tandis que pour Vitruve, l’imitation de marbre, peinte sur un enduit, marque les débuts de la peinture : « Ex eo antiqui, qui initia expolitionibus instituerunt, imitati sunt primum crustarum marmorearum varietates et collocationes ». Ce témoignage de Vitruve laisse planer un doute sur la volonté de représentation des Romains. « Représenter sur les enduits les différents bigarrures du marbre », s’agit-il d’imiter des marbres réels et dans ce cas ces décors sont nommés « faux-marbres » ou s’agit-il de représenter leurs bigarrures sans chercher de ressemblance avec un marbre précis ? La question n’a toujours pas été tranchée, et il est admis que certaines représentations de marbres sont entièrement nées de l’imagination des artistes peintres, ce qui pose quelques difficultés au niveau de l’étude lorsque les spécialistes de la peinture murale sont confrontés à des œuvres qui pourraient tout aussi bien être classées dans la catégorie des imitations mal réalisées que dans celle du marbre inventé.

La Gaule est d’ailleurs beaucoup plus concernée par cette question que ne l’est l’Italie. Morgane Thorel indique, à ce sujet, que la réception des œuvres peintes italiennes par les artisans gallo-romains s’est faite avec un certain nombre de libertés, très visibles notamment dans les imitations de marbre. Ainsi, dans l’étude de la peinture gallo-romaine, il est convenu d’utiliser le terme « imitation de marbre » pour tout minéral représenté ; il faut prendre cette dénomination comme une solution de facilité, au risque de heurter les géologues. Cependant, même si ce terme est usité de façon générale, l’identification de chaque roche décorative représentée, lorsqu’elle est possible, est indiquée.

Présentes dans les quatre styles pompéiens, les imitations de marbres sont peintes majoritairement en Gaule dans la période comprise entre la fin du Ier siècle et la deuxième moitié du IIe siècle. Le plus souvent en zone inférieure de paroi, elles peuvent être classées en deux catégories : la première, avec une roche à dominante jaune claire, qui fait apparaître des veines brunes dessinant des formes ovoïdes, parfois rehaussées de cernes plus clairs ou plus foncés. Il s’agit sans doute d’une imitation, parfois dévoyée, du marbre jaune des carrières de Chemtou en Tunisie ; la deuxième présente une roche sur fond rouge sombre ou vert foncé, privilégiant de fines tâches polychromes, parfois ordonnées, le plus souvent en mouchetis aléatoire, ce qui reproduit, plus ou moins fidèlement, les faciès différents du porphyre ; la grande majorité des découvertes d’imitations de marbre correspond à ces deux types.

Le succès de la représentation du marbre peint et sa généralisation correspondent à plusieurs critères.

Toute marbrure a une fonction pratique dans la mesure où elle constitue un mode de décoration privilégié en zone inférieure, la zone de la paroi qui se dégrade le plus rapidement. En effet, grâce au traitement marbré, la saleté et l’usure se révèlent moins vite, ce qui évite des réfections trop fréquentes. De plus, d’après Morgane Thorel, les marbres feints s’imposent également au niveau pratique et économique par rapport à de considérations esthétiques. Néanmoins, l’argument économique doit être relativisé. En effet, il n’est pas rare de trouver au sein d’un même édifice, une pièce ornée de peintures murales imitant le marbre et une autre pièce décorée de véritables placages de marbre. Ainsi, la thèse selon laquelle le marbre peint serait une alternative à un manque de moyens pour la mise en place d’une décoration avec du vrai marbre est à nuancer.

Le marbre peint présente un rôle esthétique indéniable qui se manifeste à travers l’impératif d’illusion et sa fonction dans un programme décoratif (jeux de couleurs et de reliefs). Enfin, pour terminer, Sylvie Vander Kelen ainsi que Morgane Thorel voient un rôle symbolique dans l’utilisation des marbres peints. En effet, principalement situées dans les espaces de vie en commun des demeures (thermes, espaces de circulation, pièces de séjour), ces représentations sont donc destinées à être vues par d’autres personnes que les habitants eux-mêmes, elles reflètent les goûts du commanditaire.

Le succès ininterrompu des évocations de marbre en Gaule et, plus généralement dans les provinces romaines, s’explique en partie par le fait qu’elles ont revêtu une signification spécifique pour ces populations. Loin d’avoir été une simple mode décorative, ce décor a été institué comme le signe de l’Empire romain et de toutes ses valeurs. Le marbre est la marque de la Rome augustéenne, un symbole très efficace car d’une grande simplicité.*


* Par Nicolas Delferrière Dans Domika  

Décor peint baroque sur le plafond d’un salon parisien

Décor peint baroque sur le plafond d’un salon parisien

Décor peint baroque sur le plafond d’une salle à manger

Décor de corniches et frises

Dans un appartement parisien, dans lequel nous avions réalisé un décor contemporain sur les murs, composé de patines spitées, avec moulures usées/argentées et coulures rouges :

Nous avons achevé ce décor, par un décor baroque assumé, très chargé au plafond :
aux effets argentés sur les reliefs de la corniche, avec larges frises de motifs  au pochoirs, de bandes, ainsi que de filets rouges et anthracite.

Christophe Rage,  que l’on voit ici, a réalisé le décor de cerisier japonais.

Visite 3D du décor de cet appartement

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LE STYLE BAROQUE
 *Marie Claire Maison

C’est en Italie que le baroque est apparu au XVIème siècle avant de se répandre rapidement dans toute l’Europe et dans toutes les branches de l’art, de la littérature à la musique, en passant par l’architecture et la peinture. Le terme, attribué postérieurement à ce courant stylistique par les historiens de l’art, vient du portugais « barroco » et désigne une pierre de forme irrégulière. On retrouve les touts premiers éléments du style dans le travail de Michel-Ange. Le succès de ce courant sera fulgurant dès son apparition aux alentours de 1580. Le côté dramatique du baroque est rapidement récupéré par l’église catholique car il s’accorde parfaitement avec les thèmes religieux dont il décuple l’implication émotionnelle.

En architecture, le style baroque se traduit par un goût pour le colossal et la profusion de détails. L’héritage le plus connu de ce courant est certainement l’invention de l’appartement public, enfilade de pièces à la richesse allant croissant jusqu’à la salle du trône. C’est en Allemagne que l’architecture baroque connaîtra le plus de succès. C’est également là-bas que le courant se transformera en style « Rococo » lors du XVIII ème siècle.

Autre courant dérivé : le néo baroque. À Paris, l’opéra Garnier ou les hôtels particuliers du Marais ou du Faubourg St Martin sont directement issus de ce mouvement stylistique. Comme toutes les modes, le baroque sera déprécié au bout de quelques temps. Le courant sera consacré a posteriori et entrera en 1878 dans le dictionnaire de l’Académie française.

Employé aujourd’hui à toutes les sauces, le décor peint baroque se distingue selon différents critères selon le domaine artistique dans lequel on l’emploie. En architecture comme en décoration, il se reconnaît à la richesse de ses ornementations, un goût pour le grandiose et l’imposant mêlé d’un souci du détail confinant souvent à la fioriture.

Décomposé en plusieurs sous courants : le baroque monumental, classique ou tardif, il se traduit toujours par une opulence exagérée du décor peint des matières et des couleurs. Dorures, dentelles, scintillements et fantaisie constituent souvent les signes reconnaissables d’un meuble qualifié de baroque de nos jours. Dans le langage courant, baroque est devenu synonyme de fantaisie, d’atypique et de décalé.

Un intérieur baroque est identifiable à l’emploi de certains meubles comme les lustres, les miroirs ou les chandeliers, à la richesse des matières qui les composent, à leur contraste, et à leur finition ornementale.

Les historiens résument l’essence du style en prétendant que l’ovale y remplace le cercle. Aujourd’hui, l’ère industrielle et le mobilier de série ne sont plus compatibles avec le caractère unique et l’utilisation de matières nobles, mais ce sacrifice aura néanmoins permis la démocratisation du style. Décliné à toutes les sauces, il est volontiers utilisé en touches suggestives dans les intérieurs contemporains par l’utilisation de frises, de papiers peints ou de miroirs.

La richesse des couleurs est toujours d’actualité, noir brillant, or ou argent, rouge vif ou violet sont les principaux composants de la palette baroque contemporaine.

Toutes les enseignes grand public de décoration ont récupéré les codes du style classique et lui font des clins d’œil plus ou moins assumés.

Cinq siècles d’art baroque auront donné quelques chefs d’œuvre et continuent d’inspirer aujourd’hui encore les plus contemporains de nos designers. Avec un certain goût pour le luxe et l’ostentatoire, le style va à contre courant du minimalisme ambiant et s’emploie comme un clin d’œil aux temps du faste révolu. Mélange de maniérisme et d’ostentatoire, le baroque moderne compte déjà quelques pièces et bâtiments incontournables et une petite liste de designers célèbres qui revendiquent son influence.

De Philippe Starck à Arné Quinze, en passant par Marcel Wanders ou Patricia Urquiola, dans le décor peint baroque ils sont nombreux à recourir aujourd’hui aux capitons, aux détails dentelés ou aux dorures flamboyantes. Popularisé par les maisons d’édition, mais aussi par les magazines et les émissions de décoration, le style compte même ses marques emblématiques telles que Moooi, Duffy London ou Ibride qui se jouent des codes traditionnels du baroque.

Aujourd’hui les plus grandes enseignes d’ameublement proposent des gammes aux accents baroques : fauteuils Louis , cadres ciselés, lampes-lustres figurent presque systématiquement à leur catalogue. Abat-jour, tapis et papiers peints reprennent les motifs du baroque classique, chaises et canapés se courbent en lignes rococo.

Même les plus grands classiques du mobilier contemporain comme le fauteuil Barcelona de Mies Van Der Rohe font parfois l’objet d’une relecture surprenante.

En quelques années, les codes du décor peint baroque se sont progressivement réintroduit par touches successives dans tous les catalogues de décoration jusqu’à devenir une référence stylistique incontournable. Le baroque classique est par essence incompatible avec l’ère industrielle et la production de masse.

Mais les pièces contemporaines fabriquées en série exploitent une technique chère aux amoureux du style, le trompe-l’œil !*

Imitation de marbre noir sur deux colonnes

Imitation de marbre noir sur deux colonnes

Sur deux colonnes dans l’entrée d’un bureau parisien, imitation de marbre noir, avec socles et chapiteaux dorés

Une imitation de marbre aux veines puissantes pour accompagner
le style Rococo très en vogue, qui marie l’élégance à l’originalité artistique,
dans une atmosphère générale intensément foncée, de tons noir, bleu et or.

De l’utilisation des marbres en architecture

Dans l’histoire de l’art, le terme « marbre » peut désigner de manière générale une grande variété de roches à consistance suffisamment ferme et dure et capables d’être lustrées au moyen du polissage. Ces roches sont en majorité des calcaires plus ou moins cristallisés.

Les vrais marbres au sens géologique moderne sont des roches métamorphiques entièrement constituées de cristaux de calcite, ce sont historiquement les plus abondamment utilisés en sculpture comme en architecture, ils sont de couleurs et de motifs très variés mais le blanc est le plus fréquent. Le « marbre statuaire » désigne les vraies marbres qui sont bien blancs et uniformes, sans veine ni tache, et avec un grain très fin et régulier, il est traditionnellement le plus utilisé pour la sculpture depuis l’Antiquité. Les géologues se sont donc fondés sur ce type de marbre qui est le plus connu et prestigieux pour désigner scientifiquement sous le terme « marbre » les roches apparentées qu’ils ont classées dans cette catégorie d’un point de vue pétrographique. Le sens du terme est donc assez restreint en géologie moderne.

Mais dans l’art et l’architecture le terme « marbre » englobe aussi historiquement beaucoup d’autres roches calcaires dures ayant une composition et des qualités équivalentes mais qui ne sont pas considérées comme des vraies marbres au sens géologique aujourd’hui: ils peuvent être des calcaires sédimentaires (non métamorphisés) d’origines diverses (récifs coralliens fossilisés, dépôts compactes de boue calcaire fossilisée, etc) qui sont parfois aussi durs et cristallisés que les vraies marbres, des brèches dures (conglomérats de composition très variée, mais souvent calcaire, parfois métamorphisés et recristallisés), des albâtres, etc.

A coté des calcaires, de nombreuses roches polissables non calcaires et pouvant être très différentes ont aussi été fréquemment appelées « marbre » et ont parfois été utilisées en mélange avec les marbres calcaires dans l’art et l’architecture. Ainsi des roches silicatées qui sont bien plus dures comme les granites, les diorites, les gneiss, les porphyres, les quartzites, les basaltes ou la serpentinite, etc., qui ne sont pas des vraies marbres au sens géologique moderne et en sont même très éloignées, sont aussi souvent appelés (improprement) « marbre ».

Les marbres antiques sont de composition très variée, ils comprennent également des roches silicatées. Les marbres modernes, ceux que l’on utilise à partir de la Renaissance, désignent essentiellement des roches calcaires (qu’ils soient métamorphiques ou non), les autres roches polissables prennent aujourd’hui formellement d’autres noms bien que le terme « marbre » est encore assez fréquemment utilisé dans le langage courant pour les désigner.

Décor peint des motifs en bas relief des gorges des corniches

Décor peint des motifs en bas relief des gorges des corniches

Conception et réalisation : ornementations des corniches dans un appartement haussmannien

Dans un appartement parisien du XIXe siècle rénové par une architecte, mise en valeur des motifs en bas relief des gorges des corniches en staff du salon et de la salle à manger attenante par des rehauts de léger gris et inversement sur les motifs de tous les dessus de porte, par des rehauts de blanc.

Décor peint et ornementations en rehauts de 2 tons de gris, des différents types de cartouches aux motifs exceptionnels : composition d’anges, temples et arcades, ou encore, d’acanthes et de plates bandes, qu’enlacent des feuilles, fleurs et boutons de roses.

Sur les murs, pour structurer l’espace dans un esprit contemporain, les panneaux sont traités de façon inverse, en vide et plein. Pour fermer la composition, un filet gris en bas de la corniche reprend la circonférence du même ton gris des soubassements.

Le staff

Pour restaurer les appartements détruits pendant la Révolution française, les décorateurs se tournent vers des matériaux moins coûteux que le stuc et la plâtrerie. C’est à cette époque qu’apparaît la première corniche préfabriquée en plâtre armé d’une toile de jute. Ce matériau, appelé staff, est inventépar Eugène-Denis Arondelle qui dépose un brevet en 1856 et Alexandre Desachy qui dépose de même un brevet le 2 décembre 1861 réalisant ainsi de nombreux décors en staff pour les résidences de l’empereur Napoléon III.

L’emploi du staff se développe alors rapidement jusqu’à atteindre son apogée à la Belle Époque finstaffieren(« garnir », « orner ») ou du français ancien estofer (« étoffe »).

La profession de staffeur fait partie des métiers d’art. Le staff est préfabriqué dans des ateliers spécialisés équipés de dalles en marbre de comblanchien, en granite et plus rarement en verre. Bien qu’ayant l’avantage considérable d’être auto-démoulant, le verre est peu utilisé en raison de sa fragilité dans les ateliers d’architecture.