Restitution de faux marbre endommagé
par un dégât des eaux

Décor peint dans une entrée d’appartement à Paris

Restitution de la composition de faux marbres en panneautages;
Sarrancolin en panneautages, encadré de Cerfontaine, Griotte, et de filets clairs.

Ce beau décor que le dégât des eaux avait beaucoup détérioré, a été restitué uniquement
sur la partie endommagée, dans les tons, l’aspect du décor d’origine et dans sa cohérence.

 

Restitution et restauration de faux marbre, une spécialité de notre atelier.

La peinture décorative en France, du temps des grands artistes célèbres

(par Gaston Cougny)

Les plus anciens exemples de peinture monumentale remontent en France au XIe siècle, et l’on trouve à partir du XVe siècle de nombreuses réalisations intéressantes (fresques de l’ancienne librairie de la cathédrale du Puy, peintures de la cathédrale d’Albi, etc.). Mais le véritable essor de la peinture décorative n’a lieu qu’à l’arrivée en France du Primatice et d’autres artistes italiens, venus sur l’invitation de François Ier. Quelques décennies plus tard, Marie de Médicis fit appel à Jean Mosnier, Nicolas Duchesne ou encore à Pierre Paul Rubens. Philippe de Champaigne, et dont les sujets religieux reflètent la doctrine sévère de l’abbaye de Port-Royal. L’école française fut encore représentée aux XVIe et XVIIe siècles par des artistes tels que les deux Jean Cousin. Vint ensuite Charles Lebrun, décorateur pompeux dont les chefs-d’oeuvre sont les plafonds de la galerie d’Apollon au Louvre et de la galerie des glaces à Versailles. Jacques Blanchard, Louis Boullongne, Sébastien Bourdon, Laurent de La Hire, François Perrier, Dufresnoy, Charles Errard, Nicolas Loir, et les Coypel, sont les autres noms à signaler à l’époque du règne de Louis XIV.

Ajoutons encore Jean Jouvenet, qui conserva les bonnes traditions, au moment où Pierre Mignard, successeur de Lebrun, tombait dans le maniérisme qui marque la période de déclin de l’école française pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. A cette époque de mignardise (XVIIe et XVIIIe siècles) vécurent Largillière, Rigaud, Fragonard, Watteau, Boucher, Carle Van Loo, Oudry, Huet, etc. Louis David subissant, l’influence des idées révolutionnaires, rompit avec le passé et chercha le beau dans l’imitation de l’antique. La peinture décorative s’éclipsa presque complètement. On doit cependant à Gros, élève de David, la composition de la coupole de l’église Saints-Geneviève (Panthéon). Vers le même temps, Prud’hon, qui travaillait à la réforme de l’école française, se chargea de la décoration de la salle du Centaure (Louvre), le plafond de l’ancienne salle de Diane, etc. Au XIXe siècle, on doit encore nommer Horace Vernet (mort en 1863), fils de Carle, qui a été le plus fameux de tous les peintres de batailles, ou encore son gendre, Paul Delaroche, n’eut pas de rival comme peintre d’histoire. Hippolyte Flandrin, Léon Coignet, Robert Fleury, Eugène Delacroix marquèrent également la peinture décorative du temps. A la génération suivante, on citera seulement les noms de Paul Baudry, Chaplin, Bonnat, Puvis de Chavannes, etc…

Le choix du faux marbre

Pour quelles raisons, si souvent, l’imitation a-t-elle été préférée au vrai marbre? Bien sur, pour des raisons d’économie et de nécessité constructive -le faux étant réalisé où le vrai ne peut l’être-, mais aussi pour l’amour de l’illusion, du trompe l’œil. En effet, depuis l’antiquité, le trompe l’œil a souvent été choisi par amour de l’art, quand bien même les moyens financiers et la construction auraient permis la réalisation en matériau naturel.

Et même si, jusqu’à aujourd’hui, le marbre feint est peu connu, ni reconnu de façon générale, tout comme les artistes l’exécutant, il semble cependant, vu le nombre de traités d’architecture tentant d’établir des « règles » quant à son usage dans la décoration intérieure, de traités sur les techniques de réalisation, du nombre incommensurable de décors de ce type partout et à travers les siècles, qu’il y ait toujours eu, et encore aujourd’hui, de grands amateurs pour cet art.

La fascination née du régal visuel que le trompe l’œil apporte, comme celle de la peinture de tableaux, ne saurait jamais se tarir, ni jamais se lasser, tant la beauté offre de joies indispensables à l’existence.