Ciel peint en trompe l’œil

Réalisation d’un ciel peint en trompe l’oeil avec des nuages de violet à parme, et un soleil caché dans la brume, sur le plafond d’une chambre à coucher d’un appartement d’un immeuble du XVIIe siècle, à Versailles.

Ciel peint de style baroque

Le ciel en peinture

Les artistes ont trouvé de multiples manières de peindre le ciel, d’exprimer l’air circulant dans l’espace. Fond d’or à Byzance, perspective menant à une compréhension céleste de l’iconographie au XVIe siècle, prétexte à jeux de touches pour dire la mouvance et le changement permanent chez les Impressionnistes, le ciel n’est jamais vide en peinture. Pas plus dans la nature. Mais il est prétexte à composition idéale dans un cas, ouverture à la rêverie dans le second.

Faux ciel : « De la poétique des nuages dans l’art (la peinture du XVe eu XIXe s.) »
Publié dans « Arts plastiques » par Roland Patin

Faire l’étude du nuage dans l’art peut paraître anecdotique mais étudier le nuage c’est étudier l’histoire de la représentation du ciel et du paysage. De quand date la première représentation peinte du nuage dans l’art occidental ? Pas de nuage dans le fond doré byzantin ou le ciel bleu étoilé de l’art gothique ! Faut-il placer la naissance du nuage dès la peinture grecque et romaine et sa renaissance au XV° siècle ? Qu’en est-il dans la peinture murale antique et médiévale, dans l’enluminure et la gravure, dans le vitrail et la tapisserie ? Qu’en est-il dans les arts des autres civilisations (Chine notamment) ? Qu’en est-il dans le bas-relief ? Quand placer la naissance du nuage sculpté et sous quelle forme ?

Qu’entendons-nous d’ailleurs pas nuages ? Où s’arrêtent leur définition et leur représentation ? Connaissons-nous bien les nuages ? Savons-nous les identifier, en dehors des cumulus ? Depuis quand pleut-il dans la peinture ? Un ciel gris homogène nous intéresse-t-il ? Qu’affectionne-t-on dans un ciel peint : un ciel bleuté aux nuages blancs, un ciel de lever ou de coucher de soleil ou un ciel nocturne aux nuages éclairés en contre-jour, un ciel noir d’orage ou de tempête parfois timbré d’un arc-en-ciel, un pays plat aux nuages bas qui font écho aux feuillages des arbres, un paysage de forêt, une marine où les forces mouvantes des nuages et des vagues se rencontrent, un paysage de montagnes où les sommets touchent le ciel et déchirent les nuages ? La brume et le brouillard sont-ils à étudier en parallèle ? Les volutes de fumée des incendies, des machines industrielles ou des bombes sont-elles à comptabiliser quand elles rejoignent les nuages ?

Et pourquoi les peintres occidentaux ont-ils représenté le ciel et ses nuages ? Pour évoquer le séjour divin des dieux olympiens et du Dieu chrétien ? Pour évoquer le haut, le spirituel, l’ascension, l’envol, le rêve, le voyage ? Pour faire un panorama du monde, l’étudier et le comprendre ? Pour servir de cadre à la scène historique ou à la scène de genre représentée ? Pour évoquer la perspective ? Pour donner du réalisme au quotidien observé ? Pour accentuer l’effet de plein air ou de drame ? Pour étudier la couleur, la lumière ? Pour peindre l’infini, l’immatériel ? Trop de questions et trop peu de réponses.