Décors matiérés contemporains

Décors matiérés contemporains

Décors matiérés contemporains


Exemples de conception et réalisation par Firmin Biville, de décors matiérés en relief, avec différents effets de patines
et de motifs géométriques ou végétaux.

A propos d’enduits de décoration intérieure (blog de Mme Caroline Goujon) :

Si vous avez envie de personnaliser et d’embellir votre décoration intérieure, voici 4 solutions pour apporter de la texture et du relief à vos murs, afin de créer une décoration unique et qui vous ressemble. Stop aux murs lisses et uniformes, place à l’enduit décoratif intérieur ! Il se décline sous différents types d’aspects qui se distinguent de la peinture à effet.

4 solutions pour un enduit décoratif intérieur :

  • Enduit à la chaux
  • Stuc
  • Tadelakt
  • Enduit béton

Présentation des caractéristiques communes aux enduits décoratifs intérieurs :

  • Le rôle d’un enduit décoratif, au même titre qu’un enduit classique, est de protéger et d’aplanir un mur. Les enduits décoratifs intérieurs peuvent ainsi être appliqués sur un support irrégulier (mur abîmé, mur peu lisse). L’enduit décoratif, appelé aussi enduit de parement, sera alors votre meilleur allié en rénovation! Attention toutefois, il est important que vos murs soient réparés, propres et secs avant l’application de votre enduit décoratif.
  • En principe, un enduit se compose d’un liant (en terre, chaux ou ciment), de charges (en sable, granulats ou particules) et parfois d’un solvant. Les charges apportent la texture et ce sont les pigments minéraux qui apportent la coloration.
  • Grâce à son aspect esthétique particulier et au jeu de textures qu’il confère, l’enduit décoratif apporte une touche authentique et chaleureuse à votre pièce, tandis que vos murs se parent d’une belle finition puisque ce type d’enduit masque les défauts.
Décor mural contemporain dans le bureau d’un magasin parisien 

Décor mural contemporain dans le bureau d’un magasin parisien 

Décor mural contemporain dans le bureau d’un magasin parisien

Décor mural contemporain jouant sur le décalage du classique revisité, par des audaces dans les contrastes de tons, de matières et par des touches de couleurs inattendues.

L’objectif avoué est de surprendre agréablement le visiteur, afin que cette expérience reste gravée dans son souvenir.

De même qu’un bel écrin met en valeur la marchandise, la fantaisie, en s’amusant des codes, engage à libérer le plaisir d’oser.

« Aujourd’hui, dépassant nos préjugés, on se laisse séduire par les ambiances excentriques, on prend des risques, on ose le tout pour le tout : une girafe dans une salle à manger, un salon aux couleurs criardes, un mélange de styles diamétralement opposés, une pièce surchargée de mobilier vintage… Bref, le contre-pied des décos scandinaves sages, des inspirations minimalistes et des intérieurs épurés. »

Plus que jamais aujourd’hui, la peinture décorative a une large audience, que ce soit dans les médias  -magazines ou émissions de décoration présentant des réalisations de décors- ou par les trompe l’œils au cœur de nos villes, ou plus traditionnellement, par les décors peints dans les appartements, restaurants et boutiques. Et si l’attrait du décor ancien ou moderne est toujours aussi vif, c’est que ses compositions picturales et coloris subtils magnifient incomparablement un espace.

Les peintres en décors, artisans et artisans d’art, toujours à l’école des grandes réalisations de de leurs prestigieux prédécesseurs, sont aujourd’hui à la jonction des techniques d’imitation et de création. C’est pourquoi, plus grande est leur expérience, plus grande est leur culture, plus grande, alors, leur liberté de création ; la liberté, apanage de l’artiste, quelles que soient les contraintes données.

Qu’ils soient appelés à participer à des réalisations de prestige, ou la réhabilitation du patrimoine, les peintres en décors peuvent exercer soit directement pour leur clientèle, soit s’inscrire dans les projets de décoration de l’architecte, ou du décorateur d’intérieur.

Comme pour la réalisation d’un film, la qualité du résultat final tient à la cohésion du projet et à celle de l’ensemble des équipes. En effet, elle dépend de la qualité de l’ouvrage de toutes les entreprises, particulièrement de l’entreprise de peinture, dont dépend la qualité même de l’aspect de finition du décor. Car la peinture décorative nécessite une préparation des surfaces à décorer de type très soigné, pour que l’illusion soit parfaite; un faux bois, un faux marbre, aussi bien réalisé soit-il, ne sera mis en valeur que si la peinture de support est sans défaut.

Décor peint de style baroque sur le plafond d’un salon parisien

Décor peint de style baroque sur le plafond d’un salon parisien

Décor peint baroque sur le plafond d’une salle à manger

Décor de frises et de corniches

Dans un appartement parisien, dans lequel nous avions réalisé un décor contemporain sur les murs, composé de patines spitées, avec moulures usées/argentées et coulures rouges :

Nous avons achevé ce décor, par un décor baroque assumé, très chargé au plafond :
aux effets argentés sur les reliefs de la corniche, avec larges frises de motifs  au pochoirs, de bandes, ainsi que de filets rouges et anthracite.

Christophe Rage,  que l’on voit ici, a réalisé le décor de cerisier japonais.

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LE STYLE BAROQUE
 *Marie Claire Maison

C’est en Italie que le baroque est apparu au XVIème siècle avant de se répandre rapidement dans toute l’Europe et dans toutes les branches de l’art, de la littérature à la musique, en passant par l’architecture et la peinture. Le terme, attribué postérieurement à ce courant stylistique par les historiens de l’art, vient du portugais « barroco » et désigne une pierre de forme irrégulière. On retrouve les touts premiers éléments du style dans le travail de Michel-Ange. Le succès de ce courant sera fulgurant dès son apparition aux alentours de 1580. Le côté dramatique du baroque est rapidement récupéré par l’église catholique car il s’accorde parfaitement avec les thèmes religieux dont il décuple l’implication émotionnelle.

En architecture, le style baroque se traduit par un goût pour le colossal et la profusion de détails. L’héritage le plus connu de ce courant est certainement l’invention de l’appartement public, enfilade de pièces à la richesse allant croissant jusqu’à la salle du trône. C’est en Allemagne que l’architecture baroque connaîtra le plus de succès. C’est également là-bas que le courant se transformera en style « Rococo » lors du XVIII ème siècle.

Autre courant dérivé : le néo baroque. À Paris, l’opéra Garnier ou les hôtels particuliers du Marais ou du Faubourg St Martin sont directement issus de ce mouvement stylistique. Comme toutes les modes, le baroque sera déprécié au bout de quelques temps. Le courant sera consacré a posteriori et entrera en 1878 dans le dictionnaire de l’Académie française.

Employé aujourd’hui à toutes les sauces, le décor peint baroque se distingue selon différents critères selon le domaine artistique dans lequel on l’emploie. En architecture comme en décoration, il se reconnaît à la richesse de ses ornementations, un goût pour le grandiose et l’imposant mêlé d’un souci du détail confinant souvent à la fioriture.

Décomposé en plusieurs sous courants : le baroque monumental, classique ou tardif, il se traduit toujours par une opulence exagérée du décor peint des matières et des couleurs. Dorures, dentelles, scintillements et fantaisie constituent souvent les signes reconnaissables d’un meuble qualifié de baroque de nos jours. Dans le langage courant, baroque est devenu synonyme de fantaisie, d’atypique et de décalé.

Un intérieur baroque est identifiable à l’emploi de certains meubles comme les lustres, les miroirs ou les chandeliers, à la richesse des matières qui les composent, à leur contraste, et à leur finition ornementale.

Les historiens résument l’essence du style en prétendant que l’ovale y remplace le cercle. Aujourd’hui, l’ère industrielle et le mobilier de série ne sont plus compatibles avec le caractère unique et l’utilisation de matières nobles, mais ce sacrifice aura néanmoins permis la démocratisation du style. Décliné à toutes les sauces, il est volontiers utilisé en touches suggestives dans les intérieurs contemporains par l’utilisation de frises, de papiers peints ou de miroirs.

La richesse des couleurs est toujours d’actualité, noir brillant, or ou argent, rouge vif ou violet sont les principaux composants de la palette baroque contemporaine.

Toutes les enseignes grand public de décoration ont récupéré les codes du style classique et lui font des clins d’œil plus ou moins assumés.

Cinq siècles d’art baroque auront donné quelques chefs d’œuvre et continuent d’inspirer aujourd’hui encore les plus contemporains de nos designers. Avec un certain goût pour le luxe et l’ostentatoire, le style va à contre courant du minimalisme ambiant et s’emploie comme un clin d’œil aux temps du faste révolu. Mélange de maniérisme et d’ostentatoire, le baroque moderne compte déjà quelques pièces et bâtiments incontournables et une petite liste de designers célèbres qui revendiquent son influence.

De Philippe Starck à Arné Quinze, en passant par Marcel Wanders ou Patricia Urquiola, dans le décor peint baroque ils sont nombreux à recourir aujourd’hui aux capitons, aux détails dentelés ou aux dorures flamboyantes. Popularisé par les maisons d’édition, mais aussi par les magazines et les émissions de décoration, le style compte même ses marques emblématiques telles que Moooi, Duffy London ou Ibride qui se jouent des codes traditionnels du baroque.

Aujourd’hui les plus grandes enseignes d’ameublement proposent des gammes aux accents baroques : fauteuils Louis , cadres ciselés, lampes-lustres figurent presque systématiquement à leur catalogue. Abat-jour, tapis et papiers peints reprennent les motifs du baroque classique, chaises et canapés se courbent en lignes rococo.

Même les plus grands classiques du mobilier contemporain comme le fauteuil Barcelona de Mies Van Der Rohe font parfois l’objet d’une relecture surprenante.

En quelques années, les codes du décor peint baroque se sont progressivement réintroduit par touches successives dans tous les catalogues de décoration jusqu’à devenir une référence stylistique incontournable. Le baroque classique est par essence incompatible avec l’ère industrielle et la production de masse.

Mais les pièces contemporaines fabriquées en série exploitent une technique chère aux amoureux du style, le trompe-l’œil !*

Visite 3D : Décor peint contemporain dans un appartement parisien

Visite 3D : Décor peint contemporain dans un appartement parisien

Visite 3D d’un appartement contemporain,
avec décors des plafonds de style baroque

Sur les murs, le décor est contemporain : Patine nuagée grise
avec rehauts d’argent sur les reliefs des moulures, des coulures rouge vif et spités vert anis.

Pour les plafonds, le choix a été pris de contraster volontairement avec un décor Baroque : Reliefs des moulures des corniches en rehauts d’argents, motifs de frises en pochoirs argentés, avec bandes rouges, vertes et anthracites.

Pour accéder à la visite 3D cliquer sur l’image ci-dessous :

Restitution de faux marbres

Restitution de faux marbres

Restitution de faux marbre endommagé
par un dégât des eaux

Décor peint dans une entrée d’appartement à Paris

Restitution de la composition de faux marbres en panneautages;
Sarrancolin en panneautages, encadré de Cerfontaine, Griotte, et de filets clairs.

Ce beau décor que le dégât des eaux avait beaucoup détérioré, a été restitué uniquement
sur la partie endommagée, dans les tons, l’aspect du décor d’origine et dans sa cohérence.

 

Restitution et restauration de faux marbre, une spécialité de notre atelier.

La peinture décorative en France, du temps des grands artistes célèbres

(par Gaston Cougny)

Les plus anciens exemples de peinture monumentale remontent en France au XIe siècle, et l’on trouve à partir du XVe siècle de nombreuses réalisations intéressantes (fresques de l’ancienne librairie de la cathédrale du Puy, peintures de la cathédrale d’Albi, etc.). Mais le véritable essor de la peinture décorative n’a lieu qu’à l’arrivée en France du Primatice et d’autres artistes italiens, venus sur l’invitation de François Ier. Quelques décennies plus tard, Marie de Médicis fit appel à Jean Mosnier, Nicolas Duchesne ou encore à Pierre Paul Rubens. Philippe de Champaigne, et dont les sujets religieux reflètent la doctrine sévère de l’abbaye de Port-Royal. L’école française fut encore représentée aux XVIe et XVIIe siècles par des artistes tels que les deux Jean Cousin. Vint ensuite Charles Lebrun, décorateur pompeux dont les chefs-d’oeuvre sont les plafonds de la galerie d’Apollon au Louvre et de la galerie des glaces à Versailles. Jacques Blanchard, Louis Boullongne, Sébastien Bourdon, Laurent de La Hire, François Perrier, Dufresnoy, Charles Errard, Nicolas Loir, et les Coypel, sont les autres noms à signaler à l’époque du règne de Louis XIV.

Ajoutons encore Jean Jouvenet, qui conserva les bonnes traditions, au moment où Pierre Mignard, successeur de Lebrun, tombait dans le maniérisme qui marque la période de déclin de l’école française pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. A cette époque de mignardise (XVIIe et XVIIIe siècles) vécurent Largillière, Rigaud, Fragonard, Watteau, Boucher, Carle Van Loo, Oudry, Huet, etc. Louis David subissant, l’influence des idées révolutionnaires, rompit avec le passé et chercha le beau dans l’imitation de l’antique. La peinture décorative s’éclipsa presque complètement. On doit cependant à Gros, élève de David, la composition de la coupole de l’église Saints-Geneviève (Panthéon). Vers le même temps, Prud’hon, qui travaillait à la réforme de l’école française, se chargea de la décoration de la salle du Centaure (Louvre), le plafond de l’ancienne salle de Diane, etc. Au XIXe siècle, on doit encore nommer Horace Vernet (mort en 1863), fils de Carle, qui a été le plus fameux de tous les peintres de batailles, ou encore son gendre, Paul Delaroche, n’eut pas de rival comme peintre d’histoire. Hippolyte Flandrin, Léon Coignet, Robert Fleury, Eugène Delacroix marquèrent également la peinture décorative du temps. A la génération suivante, on citera seulement les noms de Paul Baudry, Chaplin, Bonnat, Puvis de Chavannes, etc…

Le choix du faux marbre

Pour quelles raisons, si souvent, l’imitation a-t-elle été préférée au vrai marbre?
Bien sur, pour des raisons d’économie et de nécessité constructive -le faux étant réalisé où le vrai ne peut l’être-, mais aussi pour l’amour de l’illusion, du trompe l’œil. En effet, depuis l’antiquité, le trompe l’œil a souvent été choisi par amour de l’art, quand bien même les moyens financiers et la construction auraient permis la réalisation en matériau naturel.

Et même si, jusqu’à aujourd’hui, le marbre feint est peu connu, ni reconnu de façon générale, tout comme les artistes l’exécutant, il semble cependant, vu le nombre de traités d’architecture tentant d’établir des « règles » quant à son usage dans la décoration intérieure, de traités sur les techniques de réalisation, du nombre incommensurable de décors de ce type partout et à travers les siècles, qu’il y ait toujours eu, et encore aujourd’hui, de grands amateurs pour cet art.

La fascination née du régal visuel que le trompe l’œil apporte, comme celle de la peinture de tableaux, ne saurait jamais se tarir, ni jamais se lasser, tant la beauté offre de joies indispensables à l’existence.