Imitation de stuc marbre sur une armoire technique

Imitation de stuc marbre sur une armoire technique

Réalisation d’une composition en trompe l’œil imitant le stuc marbre du vestibule

Sur l’armoire technique d’un vestibule Haussmannien, restitution d’un décor de stuc marbre -hélas, dégradé- qui orne ses murs.

Pour cacher les compteurs électriques envahissants, la copropriété a opté pour la réalisation sur mesure par un menuisier d’une armoire en médium, sur laquelle nous reprenons en décor peint en trompe l’œil le stuc marbre composés en panneautages.

Des 3 options demandées, la plus complète a été choisie, peut-être convaincus par nos prix raisonnables? Quoiqu’il en soit, les personnes qui font appel à nos services sont généralement des passionnés, sensibles à la qualité esthétique, au sérieux et à l’engagement dévoué.

Le faux marbre par Sabine Allouche dans le « Bulletin du centre de recherche du château de Versailles »

Les effets décoratifs et finitions exécutés dans les châteaux, les demeures bourgeoises ou les édifices religieux au cours des siècles furent d’une très grande variété. Parmi les mélanges de matières et de couleurs, les imitations de pierre brute, de brique, de bois, de marbre, côtoyèrent bien souvent leurs homologues naturels. L’une d’entre elles fut souvent réalisée au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Elle simule un matériau précieux, employé tant dans la construction que la décoration, apprécié pour les variations de ses dessins et de ses couleurs : le marbre.

Marbre feint, marbre peint, marbre artificiel, marbrure, stuc marbré, faux marbre… tant de termes différents pour désigner un décor, alors qu’un mot suffit à évoquer le naturel. Pourtant, l’imitation est née de l’original, quasiment en même temps que son utilisation et son emploi dans les demeures et les édifices religieux. Les premiers exemples apparaissaient dès l’Antiquité. Au cours des siècles, cette pratique n’a fait que perdurer et s’améliorer, tout en étant de plus en plus dépréciée.

Au cours de ces deux siècles, des traités de décoration intérieure, d’architecture ou de réflexions sur l’art de bâtir et d’orner les édifices apparaissent en grand nombre. L’esprit des Lumières aidant, les différentes techniques employées pour marbrer les murs, les dorer ou les bronzer, voient le jour dans la plupart de ces ouvrages. Le décor dans l’architecture intérieure est de plus en plus théorisé, l’emploi des matériaux feints n’échappe pas à cet élan.

Les ornements feints sont réalisés essentiellement sur les lambris, les plinthes, les chambranles de portes et les embrasures de fenêtres. Ils peuvent parfois orner les plafonds, les cheminées et le mobilier. Ils sont exécutés dans toutes les pièces de la maison, excepté les communs. Selon la magnificence du lieu, le faux marbre peut être employé dans les antichambres et les salons secondaires, alors que dans les pièces d’apparat et les pièces principales, ce sont des matériaux précieux qui sont utilisés. À l’inverse, le faux marbre est exécuté dans les pièces d’apparat des demeures secondaires, car ce sont des ornements de moindre importance qui sont réalisés dans les pièces mineures. Le décor doit être de plus en plus riche, il faut aller du moins au plus orné, « on doit passer de la simplicité à la richesse ».

Les matériaux feints peuvent être employés comme fond décoratif sur les lambris, en peinture à impression ; en trompe-l’œil, intégrés dans un décor, comme cela est très souvent le cas dans les vestibules d’entrée ou les cages d’escaliers, soit en bas-reliefs placés dans les soubassements des salles à manger, des antichambres et des salons.

Dès lors, des indications sont données pour exécuter ce décor. Certaines pièces, certains éléments doivent être évités : ceux qui n’existaient pas en marbre naturel, comme « les ventaux de porte, et les guichets des croisée », « les revêtissements des escaliers des Maisons ordinaires » ou les chambres, qui devaient être « mises en couleur de bois ». Il fallait aussi, lorsque plusieurs imitations étaient réalisées dans une même pièce, qu’elles soient variées les unes par rapport aux autres, mais également en fonction des parties de l’architecture qu’elles ornaient, « en sorte que l’Architrave et la Corniche étant d’une couleur, la Frise soit d’une autre : comme dans les lambris le bâti doit être différent des cadres, et les cadres des panneaux ; et aux cheminées le chambranle est d’un marbre différent de la frise et de la corniche », le but étant de créer un ensemble harmonieux au sein duquel les couleurs employées fussent coordonnées. En revanche, les lambris, les cheminées en pierre et les escaliers pouvaient être marbrés.

Le faux marbre devient une parfaite imitation, la plus fidèle possible à son homologue naturel, et perd le rôle ornemental aux veines géométriques qu’il avait pu connaître au Moyen Âge. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de grandes innovations sont accomplies pour cette imitation : des techniques nouvelles d’imitation de marbre sont pensées. Les premières réalisations de marbres artificiels sont exécutées au tout début du XVIIe siècle, et c’est au XVIIIe siècle qu’apparaît la technique de la peinture sur marbre.

Néanmoins, d’autres techniques existant déjà par le passé continuent à être pratiquées et sont améliorées. Ainsi, le faux marbre peut être réalisé en peinture décorative sur les parois, les lambris de bois ou sur le verre, et en stucs marbrés. Il ne sera présenté à travers ce bref exposé que deux types de réalisations, celle sur bois et celle des marbres artificiels. Les recueils traitant de cette technique insistent beaucoup sur la préparation de la surface, démontrant ainsi que mal apprêtée, le faux marbre  serait plus grossier et plus friable.

La réussite de la marbrure dépend également de la brunissure de la surface. Pour parvenir à un tel résultat, il fallait, « après avoir recouvert le bois avec deux couches de plâtre ou d’argile blanche fondus dans la colle de lapin, après l’avoir poncé, il faut encore le brunir avec une dent de loup ou une pierre d’agate que l’on frotte de temps à autre sur un morceau de savon blanc ». Cette opération était répétée après application de la marbrure.

Une fois le support préparé, la réalisation de la marbrure sur bois est à peu près semblable à celle sur mur. Deux ou trois couches de peintures suffisaient pour imiter les marbres, à l’exception de l’agate et du jaspe. Pour ces derniers, il fallait « tracer de fantaisie trois ou quatre couches de toutes sortes de couleurs. Le vert et le jaune [étaient] les meilleures couleurs pour le fondement. » Il fallait mettre « toutes les couleurs les unes sur les autres avec un petit pinceau de soie de porc ; afin que la couleur s’éclate çà et là ». « De petites lignes et des traits fort variés » étaient faits pour les veines. Une fois l’ouvrage sec, il était nécessaire de le brosser, le polir, puis le vernir.

Atelier de peinture décorative

Joëlle Godefroid, Bernard Barbier et Firmin Biville.
Conception, réalisation de décors peints,
restauration et dorures.

Contact

peintre-decorateur.fr © 2023 La Toile – Blaise Lesfargues

ARTICLE : Peinture murale des pays de la Loire

ARTICLE : Peinture murale des pays de la Loire

La peinture murale

UNE ÉTUDE PASSIONNANTE SUR LE DÉCOR PEINT

(extrait de IN SITU revue des patrimoines)

État des lieux du patrimoine de décor peint en pays de Loire, du médiéval à nos jours,
répertoriant plus de 3600 œuvres publiques et privées.

Des orientations pour la recherche et la valorisation de la peinture murale :

(…) En matière de peinture murale, l’hypothèse d’un projet de recherche global bute immédiatement sur l’ampleur considérable du corpus établi. Il apparaît donc indispensable d’établir des cadres pour délimiter le champ des futures investigations dans ce domaine. Du nombre confronté au type et au sujet d’étude se dégage un premier panel de propositions de recherche. La quantité d’œuvres repérées doit en effet être suffisamment élevée pour assurer la représentativité de l’étude. À l’inverse, certaines œuvres, d’ordre exceptionnel ou emblématique, peuvent également être abordées dans le cadre d’une étude particulière.

L’analyse des résultats de la prospection a mis en évidence des répartitions chronologiques et territoriales diverses. Parfois une période historique ou un secteur géographique spécifique est concerné, parfois la thématique englobe l’ensemble de la période ou du territoire. Dans certains cas, l’étude s’attache à un aspect local et dans d’autres elle touche à des problématiques actuellement à la pointe de la recherche en France ou en Europe. Elle peut être également menée en complémentarité avec des travaux engagés dans d’autres domaines. Enfin, la prospection a fait émerger un thème de recherche inédit : le monument aux morts de la paroisse. Assurément, les résultats de ces futurs travaux participeront au développement culturel, scientifique, pédagogique, économique et touristique des Pays de la Loire.

La Région des Pays de la Loire a identifié la peinture murale comme un sujet patrimonial prioritaire et agit en conséquence. Ainsi, elle a mené à son terme l’étape de la prospection pour établir et analyser le corpus des peintures murales repérées. Elle engage dès à présent le second volet de l’opération par la détermination de thèmes de recherche approfondie d’intérêt régional, la programmation de certains d’entre eux et l’établissement de partenariats avec les collectivités territoriales et les institutions intéressées par ces projets.

La médiation constitue un atout pour la recherche scientifique. Il est possible de la conduire de manière à ce que le public puisse s’approprier rapidement ce patrimoine malgré la durée pluriannuelle de certains volets de l’étude. La variété des moyens : oral, écrit, exposition et surtout multimédia dont les vastes possibilités sont adaptées aux spécificités de la peinture murale et à la diversité des publics, permet dans certains cas d’entreprendre la valorisation dès le commencement des études et de placer le public dans un rôle d’acteur ou de collaborateur de la recherche scientifique.

Les onze propositions de recherche scientifique sont présentées sans ordre préférentiel suivant la thématique, le topographique, le chronologique et enfin l’emblématique ou l’exceptionnel.

L’homme et l’espace : la peinture murale ornementale

L’ornement occupe une place essentielle dans la peinture murale. La prospection a repéré sa présence dans les deux tiers des fiches (1 639 occurrences) quels que soient l’époque historique ou le territoire géographique. Le décor ornemental utilise des motifs inspirés de la géométrie, du monde végétal ou de l’architecture. Malgré son importance quantitative, il reste discret visuellement, alors qu’il tient un rôle essentiel pour la structuration du décor et pour souligner les lignes de force de l’édifice. L’un des objectifs de l’étude est une meilleure connaissance d’une part de l’ornement trop souvent relégué à un rôle annexe (fig. n°17), d’autre part des processus de mise en place des programmes peints et de l’organisation des décors dans l’architecture dans lesquels l’ornement tient un rôle prépondérant. Au-delà, elle permet de mieux comprendre l’action de l’homme sur l’espace architectural.

La flore et le paysage

De la fleur stylisée servant d’ornement au paysage réaliste ou onirique, les prospecteurs ont très souvent rencontré l’élément végétal (fig. n°18). Près de 1 000 fiches, qui se répartissent sur l’ensemble du territoire régional, contiennent un décor ornemental à base végétale et plus de 300 fiches signalent une représentation de paysage. Toutes les périodes historiques sont concernées : le végétal symbolique à la période romane ; le passage de la stylisation à la manière réaliste à la période gothique ; l’apparition du paysage et de la scénographie à l’époque moderne ; les paysages réels ou rêvés de l’époque contemporaine.
L’étude précise les différentes facettes de la relation que l’homme entretient avec la nature : relation spirituelle, symbolique, ou esthétique. Par ailleurs, cette approche pourrait être mise en parallèle avec l’étude en cours sur les parcs et jardins historiques créés dans la région.

Le Graf : de la revendication identitaire à la commande institutionnelle

La prospection a permis de repérer les dernières « réclames » peintes subsistant le long des routes (184 occurrences). Toutefois, leur étude ne paraît sans doute plus envisageable, du fait de leur état de délabrement avancé et du peu de variété de marques commerciales représentées. Le graf, en revanche, apparaît comme un thème d’étude prometteur (voir fig. n°5, 6 et 7). Les prospecteurs n’ont pas été en mesure de relever la totalité des grafs en raison du temps imparti qui les empêchait de parcourir tous les lieux et rues susceptibles d’en présenter. Malgré ce handicap, une centaine de fiches montre déjà une créativité évidente. Par ailleurs, une évolution fondamentale est perceptible dans le passage du graf contestataire revendiquant une identité individuelle au graf institutionnel – expression employée par l’un des prospecteurs – issu de commandes officielles de plus en plus fréquentes.

L’étude rend compte, d’un côté de l’effort des institutions pour canaliser un mouvement individualiste au profit de la collectivité, au moment où cette création artistique commence à être reconnue et intégrée par le milieu de l’art contemporain et des musées, de l’autre de la création individuelle qui affiche sa liberté d’expression dans l’espace public. Elle offre aussi une opportunité de sauvegarde d’un patrimoine immatériel, au moment d’une mutation vécue par ce milieu de production d’œuvres éphémères.

Le décor privé des demeures de notables

Suivant les prescriptions du cahier des charges, les prospecteurs ont rendu compte d’une manière partielle de l’ampleur des décors intérieurs des demeures privées. Cependant près d’une centaine de peintures murales de l’époque moderne, conservées dans des châteaux, des manoirs ou des maisons bourgeoises, a d’ores et déjà été relevée sur l’ensemble du territoire régional. Ce nombre laisse augurer une grande richesse en ce domaine et des découvertes à venir au fur et à mesure de l’ouverture d’autres demeures (fig. n°20).

Le répertoire thématique est varié, de l’ornemental privilégiant la flore aux images morales. La période contemporaine s’avère aussi intéressante : les styles « néo » marquent la production architecturale et artistique du XIXe siècle et la créativité du XXe siècle laisse envisager de belles réalisations à découvrir.

L’un des enjeux de cette recherche est de déterminer dans quelle mesure les mouvements artistiques de la fin du XIXe et du XXe siècle, qui ont révolutionné la peinture dite de chevalet, auront touché la décoration peinte des demeures privées dans lesquelles la tradition du goût est une composante forte. Par ailleurs, la mise en place de cette étude aura à tenir compte de la volonté de discrétion de la part des propriétaires de ces œuvres.

Le monument aux morts de la paroisse

La prospection des peintures murales des Pays de la Loire a permis la découverte d’une réalité ignorée : le monument aux morts de la guerre de 1914-1918 de la paroisse. Dans une région durablement marquée par la loi de séparation de 1905, les autorités religieuses ont souvent dressé à l’intérieur des églises la liste des paroissiens tombés au champ d’honneur de la Première Guerre mondiale.

Répétitif à cause de la standardisation des stèles en plâtre moulé, fabriquées notamment à Nantes et à Angers, ces monuments aux morts de la paroisse présentent d’incontestables créations de premier ordre en peinture murale (fig. n°21).

Tandis que les communes dressaient des monuments aux morts sur la place publique, un autre monument a été peint dans 43 paroisses, situées dans les cinq départements de la région des Pays de la Loire. La réalisation de cette étude régionale permet de préparer une facette des célébrations du centenaire du déclenchement de la Grande Guerre qui auront lieu en 2014.
L’étude de ces œuvres peut ouvrir sur les créations réalisées dans d’autres techniques artistiques (vitrail, sculpture…etc).

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Joëlle Godefroid, Bernard Barbier et Firmin Biville.
Conception, réalisation de décors peints,
restauration et dorures.

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