Faux marbre Brèche Grise sur une sculpture en plexiglas

Faux marbre Brèche Grise sur une sculpture en plexiglas

Faux marbre Brèche Grise sur plaques de plexiglas s’estompant dans la transparence

Outre les décors intérieurs, il arrive quelquefois des commandes originales, qui suscitent des techniques appropriées.

A la demande d’une artiste contemporaine conceptuelle inspirée, j’ai réalisé un faux marbre Brèche Grise en recto verso, se perdant dans la transparence du plexiglas.

Les marbres modernes

Les marbres modernes désignent les marbres utilisés dans le monde occidental à partir de la Renaissance et jusqu’à nos jours. Après plusieurs siècles d’utilisation moins intensive du marbre durant le Moyen Âge, de nombreuses carrières sont de nouveau exploitées et de nombreuses autres sont découvertes, depuis environ les xve et xvie siècles sous l’impulsion des Médicis souverains de Toscane en Italie, et de Louis XIV en France.

Alors que les « marbres antiques » désignent des roches de composition très variée, les « marbres modernes » listés ici sont en majorité des roches calcaires : des vraies « marbres » au sens géologique moderne (des calcaires métamorphiques entièrement cristallisés) mais aussi d’autres variétés de calcaire dur. Les autres roches polissables, non calcaires, sont moins désignées par le terme de « marbre », on leur préfère souvent leurs noms géologiques modernes pour les différencier: granitebasalteporphyreserpentinite, etc., bien que le grand public utilise souvent le terme générique « marbre » pour désigner globalement toute roche ferme polissable.

Marbres d’Italie

Le Sicile, dit aussi Sicile antique. Ses couleurs rouges, blanches, vertes ou grises, sont très vives et imitent celles des jaspes et forment des taches, des rubans rayés, des veines. Il est susceptible d’un lustre éclatant. On distingue deux variétés principales : l’une ressemble à une brèche, l’autre est rempli de coquilles bivalves. Il est rarement en morceaux volumineux et on en fait des tables, des cippes, des socles et des placages.

La Sicile compte plus de cent sortes de marbres :

La Toscane avec Les marbres de Sienne qui sont de plusieurs sortes :

le jaune de Sienne, d’un jaune doré avec des flasques et des veines gris-noirâtre. Exploité à Montarrenti de la commune de Sovicille près de Sienne.

La brocatelle de Sienne, exploité à Montagnola senese à partir du xiiie siècle pour la construction d’églises et particulièrement pour le dôme de Florence et la cathédrale d’Orvieto. Ce marbre est composé de petites parties jaunâtres formant, par leur réunion, de grandes taches entourées de veines gris-bleuâtre tendant au rouge.

Le marbre vert de Florence, c’est un marbre serpentineux.

Les marbre de Carrare , un des marbres les plus connus et des plus diffus, surtout les blancs.

Le Vert de Prato, marbre serpentineux, vert foncé tacheté de noir et de blanc, c’est le marbre vert emblématique de l’architecture de la Toscane, où il est souvent associé en contraste avec le blanc de Carrare.

Les marbres vénitiens et en particulier ceux de Vérone, sont extrêmement variés et une trentaine de carrières fournissent ou ont fourni plusieurs espèces de marbres :

Le mandelato est un marbre mélangé de taches jaunes et blanchâtres.

Le marbre rouge de Vérone, d’un rouge vif tirant sur l’hyacinthe (variété rouge-orangé de quartz).

Brèche de Vérone, espèce de poudingue jaunâtre à noyaux ronds ou oblongs, jaunes, bruns, rouge et gris, cimentés par une pâte sablonneuse composée de grains de mêmes couleurs. Le socle de la statue du Nil de la fontaine des Quatre-Fleuves à Rome est en ce marbre.

Les marbres de la côte de Gênes qui abondent en :

Marbre noir veiné blanc, tiré du mont Alcino,

Marbre bleu uni et veiné, dits bardigio, près de Staremma;

Marbre Vert de Gênes marbre serpentineux vert, veiné de blanc, et flaqué de rouge sombre

Marbre Vert d’Égypte sans flaque rouge

Marbre Vert de mer

Marbre Polzeverra les parties blanches abondent et les filets verts sont lâchement embrouillés

Marbres panachés de rose et de blanc, de Seravezza;

Marbre noir taché de jaune et veiné de blanc qu’on trouve à Porto Venere, d’où dérive son nom

Marbre violet de Carrare qui offre beaucoup de variétés

Marbre blanc de l’île d’Elbe

  • Marbre de Rovigo, de couleur blanche, il est inférieur au marbre de Carrare ; on l’exploite près de Padoue.
  • Marbre de Bergame, vert tacheté de gris et de noir intense.
  • Marbre de Mergozzo, de la commune de Mergozzo au bord du lac Majeur. Il est blanc veiné de noirâtre. La plupart des églises de Milan sont ornées de ce marbre et la cathédrale en est bâtie. Les blocs étaient acheminés à Milan par le Naviglio Grande, canal creusé à partir de 1179 et qui fait partie des canaux de Milan.
  • Marbre noir de Côme.
  • Les marbres du Piémont qui ont beaucoup de rapport avec ceux de Gênes :
    • Le marbre blanc de Ponte, marbre statuaire exploité non loin de Turin,
    • Le vert de Suse, vert et blanc, imitant le vert antique, exploité à Bussolin près de Suse.
  • Les Marbres des Abruzzes, un est blanc et l’autre coquillé.
  • Marbres du Trentin :
    • Marbre vert du Trentin, vert mêlé de blanc, les pyrites qu’il contient le rendent difficile à travailler.
    • Marbre vert de Bressanone, vert foncé (serpentine (minéral)), varié de taches jaunes, mêlées de talc blanc argentin.
    • Marbre brèche du Trentin, connu sous le nom de brèche de Vérone, dans les hautes montagnes de Vallarsa. Sur un ciment rouge, il présente un grand nombre de taches bleues, rouge pâle, cramoisies, etc.
DÉCOR PEINT de PATINES  :  Restitution d’un décor du XVIIIe siècle

DÉCOR PEINT de PATINES : Restitution d’un décor du XVIIIe siècle

Sur les magnifiques boiseries anciennes d’un salon d’un château français du XVIIIe siècle, monument historique royal : restitution d’une atmosphère classique par un décor de patines.

Après avoir trouvé un menuisier et sculpteur compétent des environs pour restaurer les boiseries, le parquet très endommagés, et créer des caches radiateurs, nous avons choisi les tons des peintures pour le peintre.
Pour correspondre à l’esprit des lieux dans un budget donné, nous avons conçu et réalisé ce
décor de patines sur boiseries, ainsi que les 
restaurations sur les quatre toiles des dessus de portes et sur la cheminée.
Voici des photos avant et après notre intervention.

(Ayant dû prendre les photos à la fin de notre intervention, le chantier étant en cours, divers aménagements, pose du lustre et détails électriques n’avaient pas encore été posés)

Peinture décorative : Dans un appartement à Paris, composition de patines et ornements

Peinture décorative : Dans un appartement à Paris, composition de patines et ornements

Création de décors peints de toutes les pieces de l’appartement :

Dans la salle à manger : Sur les murs et huisseries, composition de patines pastillées blondes en panneautages, avec rehauts des motifs et filets verts.
Dans l’entrée attenante, la patine fausse pierre intègre des éléments du décor peint  de la salle à manger et fait transition avec les boiseries du salon.
Dans la chambre principale : Sur les boiseries de la chambre à coucher et du dressing attenant, composition de patines vertes et grises en panneautage, avec filets foncés.
Dans le cabinet de toilette : Sur les huisseries, portes, fenêtres et placards, composition de patines, filets, frises et ornementations, suivant le fil directeur blond et vert de l’appartement.
Dans la chambre d’amis :  Sur les boiseries de la chambre à coucher et du sas attenant, composition de patines bleues en panneautage, avec filets de dorure. Bien que les peintures bleues et dorées, assorties aux tissus choisis, soient à part des tons de l’appartement, elles sont très agréablement en harmonie.

♦ ♦ ♦

A quand remonte la peinture décorative et le métier de Peintre en décors?

Par Joëlle Godefroid, Meilleur Ouvrier de France

Sur ce sujet, les théories les plus diverses peuvent être lues. Cependant, je n’ai encore pu découvrir aucun historien des styles sur qui s’appuyer.

Il ne faut pas  prendre toutes les peintures murales pour des peintures à but décoratif. Aussi magnifiques soient-elles à nos yeux, la fonction des peintures propitiatoires des grottes de la préhistoire, telle Lascaux,  ou celles,  à caractère sacré* des tombeaux égyptiens, temples incas ou églises, n’a  qu’un très lointain rapport avec la seule finalité d’ornement et d’agrément du trompe l’œil et de la mise en valeur d’un intérieur.

Nous savons, grâce à la découverte** de mobiliers peints en décors, que quelques milliers d’années avant notre ère, dans l’Égypte ancienne, l’imitation décorative fut en vogue et très au point. Il est aussi désormais évident que c’est par l’héritage culturel des Égyptiens que la civilisation Grecque adopte la pratique du décor mural, dans les villas patriciennes par exemple, et la transmet à son tour aux Romains.

Au moyen âge, la plupart des peintures sont consacrées à la glorification chrétienne et à l’édification des croyants. C’est seulement  au trecento, en Flandres et en Italie, que renait l’art profane, comme celui du portrait.

Fin XVe siècle en Italie -quatrocento-, la redécouverte de l’antiquité remet au goût du jour les arts et  lettres des Romains. A Florence, à Rome, outre les architectes et les sculpteurs,  les peintres ( Ghirlandaio, Botticelli, Michel ange, Raphaël,… etc) qu’inspirent la culture gréco-romaine, les fresques de Pompéï,  d’Herculanum, et les lois de la perspective, ornent les palais de somptueuses peintures murales – voir ci dessus : Sous l’égide du pape Jules II, qui orchestre la « restoratio » et « renovatio » de la grandeur de la Rome Antique, née sous le pinceau de génie de Raphaël, entre autres le « grand genre » ou peinture d’histoire, mais aussi la peinture décorative, notamment le très connu décor de grotesque de la logetta du Vatican***.  Ces œuvres de la renaissance Italienne seront aussi une source d’inspiration pour la renaissance Française et pour toute l’Europe.

Il semble qu’à cette époque, le peintre, aussi fameux fût-il, était considéré à l’égal des autres corps de métier manuel, c’est à dire comme un artisan; aux grands ou petits maîtres  étaient faites des commandes aux exigences extrêmement précises (définition de la scène, du nombre de personnages, d’objets, de l’or et couleurs utilisées, ainsi que leurs poids, …etc ). Bien qu’après la Renaissance, à la faveur de leur succès,  ils obtiennent le statut privilégié d’artiste, les peintres, qu’ils soient Flamands, Italiens, Espagnols, ou Français, sont restés des courtisans attachés de façon exclusive à un riche mécène.

Durant les trois siècles suivants, les cours d’Europe ayant à cœur d’éblouir -autant que d’améliorer leur confort- vont rivaliser dans l’art de bâtir et d’orner. Des désirs, voire des caprices royaux sont nés les plus grands styles, ainsi que tous les précieux métiers d’arts qui participent à leur édification. Dans tous les domaines de l’art, de générations en générations, s’accumulent et se transmettent l’expérience, la compétence, et l’ingéniosité de nouvelles créations dont les nobles raffolent.

Dès le début du XVIIIe siècle, à la fin du règne de Louis XIV, la noblesse de cour, lasse de la rigidité de l’étiquette, aménage des hôtels particuliers parisiens d’un luxe raffiné et frivole, dans lesquels s’épanouissent les plaisirs de »faire salon », bientôt copiés à moindre échelle, par une bourgeoisie subitement parvenue. Ce contexte particulièrement favorable  fait fleurir les métiers d’art, la créativité artistique et la peinture décorative. C’est à cette époque par exemple, qu’est créé l’art des papiers peints, dont les  manufactures sont encore célèbres (Réveillon, Zuber), afin de démocratiser les « panoramiques » par un moindre coût.

A la 2e moitié du XVIIIe siècle, grâce aux voyages d’études d’hommes de l’art à Rome et en Grèce, le renouveau de la passion pour l’antique, le néoclassicisme, qui perdure jusqu’à l’Empire avec le goût Pompéien, maintient une certaine activité artistique et artisanale, malgré les difficultés économiques.

Au XIXe siècle, sévit la mode de reproduction ou recréation des grands styles du passé (Palais Garnier, salle Charles X du Musée du Louvre, cathédrale de Clermont Ferrand, « grammaire des style »**d’Owen Jones). D’un côté, la protection – entre autres par M. Prosper Mérimée- et la « restauration » du patrimoine (château de Pierrefonds, de Blois par Violet le Duc, grand salon de l’Hôtel de Toulouse, actuelle Banque de France, Abbaye de St Savin****…), de l’autre, l’émergence d’une société bourgeoise enrichie désireuse de reproduire dans ses demeures et appartements, les fastes des décors d’autrefois, ont favorisé l’éclosion du métier de peintre en décors; métier distinct du peintre de chevalet, non sans que certains artistes ne réalisent encore des décors peints, dont certains sont célèbres ( Degas, Delaunay, Matisse…). Puis, l’engouement allant croissant, s’ouvrent les premières écoles spécialisées  en peinture décorative( Ecole Van der Kelen, Bruxelles).

Le XXe siècle, grâce à l’enrichissement, la meilleure connaissance et le respect du patrimoine bâti, a enfin différencié les interventions picturales propres aux techniques de restauration -des oeuvres et du patrimoine classé « monument historique »-, des créations ou rénovations décoratives. Il a aussi réussi, bon gré mal gré, à préserver les précieux métiers d’arts, héritiers du passé, qui font notre richesse et notre gloire.

La peinture décorative a désormais conquis une large audience ; émissions télévisuelles et magasines de décoration grand public, façades peintes en trompe l’œil, et bien sûr, décoration peinte des hôtels, appartements, restaurants et boutiques.   Les peintres en décors d’aujourd’hui peuvent tout aussi bien être appelés à intervenir dans des réalisations de prestige, dans la réhabilitation du patrimoine, dans les projets de décoration de l’architecte d’intérieur, que pour leur propre clientèle.

*L’art est d’abord considéré comme sacré si sa destination est un lieu sacré, si elle prend place dans un espace public reconnu comme sacré, c’est-à-dire ayant une valeur symbolique qui le distingue de l’espace profane, séculier, destiné au temps quotidien du travail ou de la vie privée, dans lequel l’art profane sert l’agrément ou le divertissement.

**cf. article « le décor, au temps des pharaons », ci dessous

*** »L’homme en jeu : les génies de la Renaissance » D.  Arasse,  Bibl. Hazan

****La restauration au XIXe siècle, encore à ses balbutiements, a laissé libre cours à des interprétations peu rigoureuses qui choquent, ou amusent, même le touriste le moins averti. Les restaurations de cette époque, aussi malencontreuses ou fantaisistes soient-elles, faisant partie intégrante de l’histoire, ont aujourd’hui à ce titre, autant de légitimité, et sont donc classées et restaurées avec autant de soin.

Meuble peint : Décor traditionnel

Meuble peint : Décor traditionnel

Meuble peint : décor traditionnel

Création et réalisation de décor de style Rocaille en trompe l’oeil sur un scriban du XVIIIe siècle ; sur une patine de ton paille d’aspect ancien, les ornements floraux sont insérés dans des cartels ouvragés.

Définition et historique de l’écritoire :
mots anciens : calemart, escriptouère

L’ écritoire est un meuble à hauteur d’appui présentant un plateau incliné pour faciliter l’écriture. Sous ce plateau est rangé le nécessaire à écrire comme l’encre et les plumes. Le piétement de l’écritoire est généralement composé de quatre montants droits, parfois munis d’une étagère et d’un tiroir en ceinture. Ce meuble fut très utilisé au moyen-age par les moines copistes pour dessiner les enluminures, transcrire ou dupliquer les manuscrits anciens. Certaines versions d’écritoire portatifs ne comportent plus de piétements.
La table à écrire debout avec son haut plateau incliné est également une sorte d’écritoire.

On appelle aussi écritoire l’ustensile de bureau recueillant les plumes à écrire et l’encre de chine nécessaires à la rédaction de missives et de mots doux entre amoureux. Il se compose généralement d’un long casier recevant les ustensiles flanqué de deux récipients pour les encres. Les plus beaux du XVIIIe siècle sont réalisés en argent, en céramique, en laque de Chine ou en vernis Martin.

L’écritoire et son histoire

Les égyptiens de l’antiquité avaient pour écritoires des sortes de palettes percées de trous aux destinations diverses. Dans les uns, on mettait les roseaux taillés pour écrire et dans les autres l’encre rouge ou noire délayée à l’eau. Certains encriers prennent même une forme de hérisson ou de grenouille.

Les Latins, indépendamment des tablettes enduites de cire et du stylus, se sont servis du roseau pour écrire (calamus, arundo) et de l’encrier. Un écritoire de cette époque est formé de deux cylindres attachés l’un à l’autre par le côté et sur l’orifice desquels se rabat, à charnières, un double couvercle. L’encrier s’appelait atramentarium en latin et mélandoché en grec.

Au début du moyen âge, l’écritoire est un cornet formé d’une corne d’animal que l’on tenait à la main pendant l’écriture. Cette corne faisait partie d’une trousse portée à la ceinture.

Durant la XVe et XVIe siècle, les écritoires sont en métal, en plomb, richement ornés de rinceaux, de fleurs de lys, d’écussons, etc.
Les faïenceries de Rouen ou d’Épernay ont produit de beaux écritoires de bureau en céramique. La verrerie de Venise a fait des encriers de multiples couleurs.

Les écritoires de bureau du XVIIe siècle dessinés par Boulle et Bérain sont des encriers de bronze aux proportions volumineuses et un peu lourdes.

Meuble peint : Restauration d’un écritoire

Meuble peint : Restauration d’un écritoire

Meuble peint : Restauration d’un écritoire

Création et réalisation de décor de style Rocaille en trompe l’œil sur un scriban du XVIIIe siècle ; sur une patine de ton paille d’aspect ancien, les ornements floraux sont insérés dans des cartels ouvragés.

Définition et historique de l’écritoire :
mots anciens : calemart, escriptouère

L’ écritoire est un meuble à hauteur d’appui présentant un plateau incliné pour faciliter l’écriture. Sous ce plateau est rangé le nécessaire à écrire comme l’encre et les plumes. Le piétement de l’écritoire est généralement composé de quatre montants droits, parfois munis d’une étagère et d’un tiroir en ceinture. Ce meuble fut très utilisé au moyen-age par les moines copistes pour dessiner les enluminures, transcrire ou dupliquer les manuscrits anciens. Certaines versions d’écritoire portatifs ne comportent plus de piétements.
La table à écrire debout avec son haut plateau incliné est également une sorte d’écritoire.

On appelle aussi écritoire l’ustensile de bureau recueillant les plumes à écrire et l’encre de chine nécessaires à la rédaction de missives et de mots doux entre amoureux. Il se compose généralement d’un long casier recevant les ustensiles flanqué de deux récipients pour les encres. Les plus beaux du XVIIIe siècle sont réalisés en argent, en céramique, en laque de Chine ou en vernis Martin.

L’écritoire et son histoire

Les égyptiens de l’antiquité avaient pour écritoires des sortes de palettes percées de trous aux destinations diverses. Dans les uns, on mettait les roseaux taillés pour écrire et dans les autres l’encre rouge ou noire délayée à l’eau. Certains encriers prennent même une forme de hérisson ou de grenouille.

Les Latins, indépendamment des tablettes enduites de cire et du stylus, se sont servis du roseau pour écrire (calamus, arundo) et de l’encrier. Un écritoire de cette époque est formé de deux cylindres attachés l’un à l’autre par le côté et sur l’orifice desquels se rabat, à charnières, un double couvercle. L’encrier s’appelait atramentarium en latin et mélandoché en grec.

Au début du moyen âge, l’écritoire est un cornet formé d’une corne d’animal que l’on tenait à la main pendant l’écriture. Cette corne faisait partie d’une trousse portée à la ceinture.

Durant la XVe et XVIe siècle, les écritoires sont en métal, en plomb, richement ornés de rinceaux, de fleurs de lys, d’écussons, etc.
Les faïenceries de Rouen ou d’Épernay ont produit de beaux écritoires de bureau en céramique. La verrerie de Venise a fait des encriers de multiples couleurs.

Les écritoires de bureau du XVIIe siècle dessinés par Boulle et Bérain sont des encriers de bronze aux proportions volumineuses et un peu lourdes.

Restitution de faux marbres

Restitution de faux marbres

Restitution de faux marbre endommagé
par un dégât des eaux

Décor peint dans une entrée d’appartement à Paris

Restitution de la composition de faux marbres en panneautages;
Sarrancolin en panneautages, encadré de Cerfontaine, Griotte, et de filets clairs.

Ce beau décor que le dégât des eaux avait beaucoup détérioré, a été restitué uniquement
sur la partie endommagée, dans les tons, l’aspect du décor d’origine et dans sa cohérence.

 

Restitution et restauration de faux marbre, une spécialité de notre atelier.

La peinture décorative en France, du temps des grands artistes célèbres

(par Gaston Cougny)

Les plus anciens exemples de peinture monumentale remontent en France au XIe siècle, et l’on trouve à partir du XVe siècle de nombreuses réalisations intéressantes (fresques de l’ancienne librairie de la cathédrale du Puy, peintures de la cathédrale d’Albi, etc.). Mais le véritable essor de la peinture décorative n’a lieu qu’à l’arrivée en France du Primatice et d’autres artistes italiens, venus sur l’invitation de François Ier. Quelques décennies plus tard, Marie de Médicis fit appel à Jean Mosnier, Nicolas Duchesne ou encore à Pierre Paul Rubens. Philippe de Champaigne, et dont les sujets religieux reflètent la doctrine sévère de l’abbaye de Port-Royal. L’école française fut encore représentée aux XVIe et XVIIe siècles par des artistes tels que les deux Jean Cousin. Vint ensuite Charles Lebrun, décorateur pompeux dont les chefs-d’oeuvre sont les plafonds de la galerie d’Apollon au Louvre et de la galerie des glaces à Versailles. Jacques Blanchard, Louis Boullongne, Sébastien Bourdon, Laurent de La Hire, François Perrier, Dufresnoy, Charles Errard, Nicolas Loir, et les Coypel, sont les autres noms à signaler à l’époque du règne de Louis XIV.

Ajoutons encore Jean Jouvenet, qui conserva les bonnes traditions, au moment où Pierre Mignard, successeur de Lebrun, tombait dans le maniérisme qui marque la période de déclin de l’école française pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. A cette époque de mignardise (XVIIe et XVIIIe siècles) vécurent Largillière, Rigaud, Fragonard, Watteau, Boucher, Carle Van Loo, Oudry, Huet, etc. Louis David subissant, l’influence des idées révolutionnaires, rompit avec le passé et chercha le beau dans l’imitation de l’antique. La peinture décorative s’éclipsa presque complètement. On doit cependant à Gros, élève de David, la composition de la coupole de l’église Saints-Geneviève (Panthéon). Vers le même temps, Prud’hon, qui travaillait à la réforme de l’école française, se chargea de la décoration de la salle du Centaure (Louvre), le plafond de l’ancienne salle de Diane, etc. Au XIXe siècle, on doit encore nommer Horace Vernet (mort en 1863), fils de Carle, qui a été le plus fameux de tous les peintres de batailles, ou encore son gendre, Paul Delaroche, n’eut pas de rival comme peintre d’histoire. Hippolyte Flandrin, Léon Coignet, Robert Fleury, Eugène Delacroix marquèrent également la peinture décorative du temps. A la génération suivante, on citera seulement les noms de Paul Baudry, Chaplin, Bonnat, Puvis de Chavannes, etc…

Le choix du faux marbre

Pour quelles raisons, si souvent, l’imitation a-t-elle été préférée au vrai marbre?
Bien sur, pour des raisons d’économie et de nécessité constructive -le faux étant réalisé où le vrai ne peut l’être-, mais aussi pour l’amour de l’illusion, du trompe l’œil. En effet, depuis l’antiquité, le trompe l’œil a souvent été choisi par amour de l’art, quand bien même les moyens financiers et la construction auraient permis la réalisation en matériau naturel.

Et même si, jusqu’à aujourd’hui, le marbre feint est peu connu, ni reconnu de façon générale, tout comme les artistes l’exécutant, il semble cependant, vu le nombre de traités d’architecture tentant d’établir des « règles » quant à son usage dans la décoration intérieure, de traités sur les techniques de réalisation, du nombre incommensurable de décors de ce type partout et à travers les siècles, qu’il y ait toujours eu, et encore aujourd’hui, de grands amateurs pour cet art.

La fascination née du régal visuel que le trompe l’œil apporte, comme celle de la peinture de tableaux, ne saurait jamais se tarir, ni jamais se lasser, tant la beauté offre de joies indispensables à l’existence.