ARTICLE : Livre de Pierre Lefumat

ARTICLE : Livre de Pierre Lefumat

Il faut remercier les éditions VIAL pour avoir rendu justice à la compétence de ce Maitre de l’Art de l’imitation des marbres qu’est M. Lefumat. Je tiens aussi à leur exprimer notre profonde gratitude aussi pour faire connaitre et reconnaitre ce beau métier qui est le nôtre en diffusant des œuvres de grande valeur. On ne pouvait aussi trouver meilleur titre que celui de ce livre qui pourra permettre d’appréhender jusqu’à quel degré de qualité la passion de cet ART peut mener.

Nous tenons à exprimer notre profond respect et estime à M. Lefumat, qui à l’âge où l’on devrait aspirer à quelque repos mérité,  a ménagé si  peu ses efforts généreux, pour transmettre comme il l’a toujours fait et partager avec tous. Son enthousiasme dans l’enseignement des faux marbres était vraiment communicatif, ses compétences sont source d’inspiration et d’aspiration à devenir meilleur.

Au Japon, grâce à mon mari, j’ai eu l’honneur de rencontrer de grands maitres d’arts martiaux. Ils ont en commun, au delà de la maitrise supérieure de leur art,  une grande valeur humaine, la modestie et la sagesse acquise à la longue expérience des difficultés et combats intérieurs surmontés avec succès.  Il est bien regrettable que la France, au contraire du Japon, n’ait pas reconnu les métiers d’art qui font sa gloire, en M. Pierre Lefumat, par un titre honorifique semblable au « trésor national vivant », lequel j’en suis sûre, aurait été  bien mérité, pour services rendus à son pays et ses pairs.

Très sincèrement,
Joelle Godefroid-Tsukada

 

OBJETS PEINTS : différentes imitations bronze

OBJETS PEINTS : différentes imitations bronze

décor de materiau noble : le bronze

Que ce soit sur les sculptures ou sur les objets, les imitations de beaux matériaux apportent une valeur ajoutée, si le trompe l’œil fait effet, tout en s’inscrivant harmonieusement dans le décor intérieur :

  • Imitation de bronze très doux sur les cariatides de haut de cheminée d’un immeuble du XIXe siècle, un ensemble assez exceptionnel.
  • Sur une lanterne, réalisation d’une Imitation bronze patiné de vert de gris.
  • Imitation bronze doré avec vert de gris sur une copie en ronde bosse d’une des sculptures de la Fontaines de innocents, place des Halles, à Paris.

 

Objets peints réalisés en atelier

LE BRONZE EN DECORATION INTERIEURE

Le bronze est un alliage de cuivre, et pas n’importe lequel puisque c’est le premier alliage créé par l’humanité. Il donne d’ailleurs son nom à une période de la protohistoire : l’Âge de Bronze (de 2200 à 800 avant notre ère). Le fait qu’il soit en usage depuis des millénaires lui vaut donc d’être associé à des objets précieux et ancien. 
Le bronze est souvent confondu avec le laiton ; qui en effet lui ressemble, quoique plus clair et jaune, parfois appelé bronze vénitien ou encore bronze florentin. . 

Le bronze peut être d’aspect rayé, poli, martelé, oxydé. Sa couleur de fond est proche des tons marron, tirant vers le jaune, le rose voire le vert, avec de nombreuses nuances vert de gris et doré, si c’est un effet de bronze patiné.

À la fois chaleureux, paisible et très élégant, le décor bronze s’associe heureusements aux poignées de portes, aux tringles à rideaux, aux cadres de miorirs de décors classiques, comme aux luminaires de décors contemporains.

TROMPE L’OEIL : décor de jardin d’hiver

TROMPE L’OEIL : décor de jardin d’hiver

Conception et réalisation de décor peint de paysage

Panoramique

Pour agrémenter le mur aveugle d’une véranda, réalisation décor peint doux et joyeux ;
Trompe l’œil représentant une ouverture sur un jardin fleuri, au ciel bleu, avec deux oiseaux et un papillon.

La  fresque

 

En usage depuis l’antiquité, le procédé pictural de la fresque, de l’italien affresco,qui veut dire «dans le frais»-  consiste à poser les couleurs à l’eau sur un mortier frais. D’une technique exigeante et labborieuse, c’est le décor peint le plus solide et le plus pérenne qui soit, car il ne peut disparaître que si le mur ou le plafond se désagrègeait. On peut les admirer notamment en Italie, restaurées ou abîmées, dans les églises, les palais, mais aussi dans d’anciens appartements.

Inspirées des fresques, les décorations murales actuelles, en panoramique sur tout un pan de mur, de scènes, paysages, un personnages ou autres motifs, emploient d’autres moyens habiles pour faire illusion : des reproductions sur toile tendue, des impressions sur papier mâché ou papier peint, du carrelage, mains aussi des décors peints ou des dessins à main levée en peinture acrylique ou à l’huile.

 

ARTICLE : histoire du métier de décorateur intérieur

ARTICLE : histoire du métier de décorateur intérieur

Histoire des décorateurs du XIXe siècle à nos jours

Le métier de DECORATEUR émerge au cours du XIXe siècle, avec des personnalités originales, volontiers indépendantes, comme Eugène Lami, Antoine Zoegger ou Jules Allard. Le décorateur rivalise alors avec l’architecte qui reste cependant encore largement maître du décor.

À la suite de créateurs comme Percier et Fontaine, dont la collaboration a donné naissance au style Empire, la question du décor intérieur devient essentielle. La distribution des pièces, le choix des couleurs, l’emplacement du mobilier et l’exposition d’objets d’art, parachèvent la quête de reconnaissance sociale et d’affirmation d’un goût propres aux élites européennes.

« Le décorateur et l’amateur d’Art, dessins de décors intérieurs »
de Olivier Gabet, conservateur du patrimoine au musée d’Orsay.
Dans le cadre de l’exposition du
Musée d’Orsay, 2008 : 

Le décorateur et l’amateur d’art

Au début des années 1850, la croissance industrielle et les nouveaux investissements (banques et chemins de fer) permettent en France l’émergence d’une élite économique et sociale. Les jeux subtils de l’apparence et du luxe, ravivés par les fastes de la cour impériale, se déploient alors dans les hôtels particuliers. Qu’ils soient issus de la noblesse d’Ancien Régime ou des fortunes de l’industrie et des finances, les clients s’immiscent plus qu’avant dans le processus créatif et chacun devient à son tour décorateur. Pour ces commanditaires, souvent fascinés par le passé ou le lointain, tous les styles se valent, Renaissance comme Louis XIV, l’élégance de Marie-Antoinette ou les enchantements bigarrés de l’Orient. C’est dans ce contexte qu’il convient de restituer le règne de l’opulence décorative et de l’éclectisme artistique, avec comme sources et références, l’historicisme décoratif.

La préséance des architectes

La formation académique des architectes les incite à prêter attention aux ressources des décors historiques. La suprématie de leur fonction les invite à maîtriser chaque aspect d’un chantier. Dans le domaine de l’architecture privée, cette donnée devient essentielle : des personnalités comme Félix Duban ou Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc partagent une véritable passion pour la décoration intérieure.

Rendu célèbre par ses restaurations de la Sainte-Chapelle ou du château de Blois, Duban reçoit peu à peu des commandes privées. Il se trouve chargé de quelques-unes des plus belles rénovations et décorations intérieures de la période. Parmi celles-ci, on peut citer l’hôtel Pourtalès-Gorgier à Paris et le château de Dampierre, où il doit mettre en valeur les collections des propriétaires. Dans le rôle de décorateur, Duban trouve un terrain propice aux expérimentations éclectiques. Il envisage le décor intérieur comme une œuvre d’art totale où rien n’est laissé au hasard, où tout doit participer d’une beauté commune.
L’attitude de Viollet-le-Duc n’est pas si éloignée. Son œuvre de décorateur est de premier ordre, notamment pour les chantiers de Pierrefonds, Roquetaillade et Eu.
Des architectes moins renommés s’impliquent dans le décor intérieur. Ainsi Pierre Manguin est passé à la postérité pour l’hôtel particulier de la vicomtesse de Païva, l’un des symboles du Second Empire. Il y livre une brillante réinterprétation du répertoire allégorique et ornemental de la Renaissance française et du baroque italien
Tout au long du XIXe siècle, le décor intérieur suit les mêmes règles que la création d’objets et de mobilier. Des ornemanistes aux architectes et décorateurs, les attitudes sont identiques. On puise dans les grandes périodes de l’art français et européen comme dans un vaste vivier de sources et de modèles. Les bibliothèques des architectes et décorateurs sont riches d’estampes et de documents anciens. C’est ensuite l’éclectisme, en ses différentes voies, qui rend dynamique ces recours aux références du passé.
Cette curiosité pour les monuments et les objets du passé se retrouve bien-sûr dans la décoration intérieure. Il apparaît d’ailleurs naturel aux grands collectionneurs de placer leurs trésors dans un cadre approprié.

La naissance du décorateur

La suprématie des architectes en matière de décoration intérieure est bientôt concurrencée par une nouvelle profession. En effet, c’est sans doute dans les années 1840-1850 que naît la fonction de décorateur, au sens moderne du terme : celui qui orchestre la distribution intérieure, l’enchaînement des pièces, la disposition du mobilier et des objets.

La figure la plus emblématique de cette profession reste sans conteste Eugène Lami, le décorateur des Rothschild. Si le style Rothschild, qui marie les exigences du beau et du théâtral à l’excellence des objets d’art, fascine encore nombre de décorateurs, n’est-ce pas dû avant tout à Lami, qui en assura la cristallisation? Conseiller, séduire, amuser et éblouir, voilà la tâche du décorateur. C’est ce qu’attend aussi d’Antoine Zoegger Nathaniel de Rothschild , lorsqu’il le charge du décor d’un palais viennois.

Vers une autre beauté intérieure

La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle voient l’abandon de la référence systématique à des styles historiques. Le foyer doit être le reflet d’une aspiration au progrès, et tendre vers l’œuvre d’art totale. Cette dernière tendance, déjà présente auparavant, s’exprime dorénavant plus radicalement. Les artistes proclament l’unité de l’art. Guimard, Van de Velde, Baillie Scott, Hoffmann, Mackintosh, Gaudi, Horta… sont à la fois architectes, décorateurs, créateurs d’objets, de meubles ou de textiles.

L’intérieur de l’esthète devient alors le refuge des expériences modernes, pour lequel le décorateur poursuit son dialogue intime avec l’amateur d’art. Le XXe siècle a presque canonisé la place du le décorateur, personnalité chargée d’orchestrer les décors des demeures élégantes et leurs aménagements intérieurs.

Dès lors, sur un projet de rénovation d’envergure, la conception du projet décoratif et le suivi des travaux étant assurés par le décorateur intérieur ou l’architecte d’intérieur, le peintre en décors, comme les autres corps de métiers, peut n’être qu’exécutant, ce qui restreint ses compétences et l’intérêt de la commande.

TROMPE L’OEIL : Grotesque du XVIIe siècle

TROMPE L’OEIL : Grotesque du XVIIe siècle

Décor inspiré de grotesque
peinte au XVII siècle

Il s’agit d’un des éléments du décor en trompe l’oeil de grotesques peintes au XVIIe siècle sur les boiseries du salon des muses au château de Vaux le Vicomte, dont les motifs grisaille et bleu peints sur fond doré sont en harmonie avec les tentures et mobiliers.  Sur ce décor, le cadre est  en fausse moulure.

LA CHAMBRE DES MUSES

Nicolas Fouquet fit appel au peintre Charles Le Brun pour exécuter, entre 1657 et 1661, le décor du château nouvellement construit de Vaux-le-Vicomte. Les peintures de plafonds et décors muraux représentaient sans aucun doute le cœur de la commande confiée à Le Brun, en particulier celles des pièces d’apparat du rez-de-chaussée où les appartements de Fouquet et du roi sont disposés en enfilade côté jardin, de part et d’autre du grand salon à coupole. La chambre du roi et la chambre des Muses avaient pour fonction essentielle de servir de cadre à la réception des visiteurs de qualité.

Plusieurs caractéristiques fondamentales du décor intérieur du château sont visibles dans la chambre avec alcôve, dite chambre des Muses, qui servait de pièce de parade dans l’appartement de Fouquet situé au rez-de-chaussée. Elle fournit un exemple où l’on peut voir à la fois un perfectionnement en matière de techniques et de composition dans la peinture des décors en France, et l’utilisation de différents moyens d’expression artistique au service d’un message politique.