DÉCOR PEINT DE STYLE DIRECTOIRE

DÉCOR PEINT DE STYLE DIRECTOIRE

Trompe l’oeil néoclassique de style directoire :

Sur les portes d’un appartement parisien, réalisation d’une composition charmante inspirée de décor Directoire :  dans les panneaux blanc cassés, ornements en arabesque avec cabochons superposés bleu pale et rouge, motifs végétaux et instruments de musique, encadrés de filets dorés et patine bleu pale sur les champs.
Sur les plinthes, imitation de marbre Bleu Turquin, un des marbres typique du Néoclassisme.

LE STYLE DIRECTOIRE

Le style Directoire est un type d’ameublement et de décoration en vogue de 1795 à 1803. Marquant la transition entre les styles Louis XVI et Empire, il est caractérisé par une facture sobre et des formes simples.

Inspiration antique

Bien qu’amorcé à la cour royale avant la Révolution, le retour à l’antiquité dans la décoration trouve un écho favorable auprès des révolutionnaires, en tant que modèle et idéal des idées démocratiques républicaines.

Tout d’abord tournée vers la Rome Antique ou la Grèce, l’inspiration va etre renouvelée par l’éyptomanie qui fit suite à la campagne d’Égypte de Napoléon. Parmi les observateurs figurait l’architecte et archéologue Dominique Vivant Denon (1747-1825) qui profita de son séjour en Égypte pour rassembler la matière d’un livre, Le Voyage dans la basse et la haute Égypte, publié en 1802. Cet ouvrage capital, très vite connu pour ses descriptions et ses planches reproduisant des sphinx et pylônes, contribua très largement à la diffusion d’ornements de type égyptien. Ainsi, peu de temps après sa publication, nombre de pièces d’inspiration égyptienne firent leur apparition dans les collections de dessins de Percier et Fontaine, ébénistes célèbres de cette période.

Après le coup d’État du 9 novembre 1799, où fut établit le Consulat, Napoléon, Premier Consul, prit en main les Arts. Il reconstitue alors le phénomène de Cour et prescript les tendances. S’il occupe encore des palais existants, il fait redécorer et remeubler au goût du jour, par Percier et Fontaine (Fontainebleau, Saint-Cloud, les Tuileries, le Louvre etc.)

Caractéristiques du style Directoire

L’un des détails pour repérer les meubles de cette époque est la très nombreuse utilisation des symboles révolutionnaires dans la décoration ; le bonnet phrygien (liberté), les niveaux à bulle (égalité), les mains jointes (fraternité), les pics (liberté de l’homme), l’œil inscrit dans un triangle (raison), les trois ordres de la nation soit la croix (clergé), l’épée (noblesse) et la pelle sommée du bonnet phrygien (le tiers état), etc.
Conseil ; visiter aussi le château de La Malmaison

Ensuite, pour satisfaire le Général Bonaparte, le décor intérieur multiplie les symboles liés à la guerre et les figures de victoire aux ailes déployées et aux drapés flottants ; plus tard, vinrent les emblèmes impériaux, comme les aigles.

Chez Madame Récamier, ou l’apologie du style Directoire

L’hôtel Récamier, rue du Mont-Blanc à Paris, était un lieu où s’exprimait la nouvelle mode en matière de décor intérieur. Juliette Récamier (1777-1849) y tenait salon et nombreux sont les témoignages sur l’élégance de son intérieur. Le mobilier de sa chambre est conservé au musée du Louvre.

En 1798, le banquier Jacques-Rose Récamier et sa femme achetèrent à Necker, son hôtel construit en 1776 par Mathurin Cherpitel, au 7 de la rue du Mont-Blanc dans le quartier de la Chaussée d’Antin à Paris. Ce quartier était en plein développement sous le Directoire et le Consulat.

Ils chargèrent de faire décorer leurs appartements par l’architecte Louis-Martin Berthault (1770-1823) qui avait déjà travaillé pour les Récamier quelques années plus tôt.
L’hôtel Récamier fut très vite un décor à la mode, imortalisé même par le peintre David, que venaient voir des visiteurs étrangers dont les récits et les croquis sont très précieux pour la connaissance du décor intérieur.

RESTITUTION : décor Art Nouveau de frise

RESTITUTION : décor Art Nouveau de frise

Restitution d’une frise au pochoir dans un hôtel particulier de style Art Nouveau en région parisienne

Sur les parties hautes et basses des murs des escaliers et des paliers, réalisation d’un décor charmant, frises végétale de tons rosé, corail, or et argent, jouant sur un bel effet de brillance sur mat, particulièrement visible sur les murs rampants, en lumière rasante.

Quand a commencé le mouvement d’Art Nouveau : un peu de contexte !

Le XIXème siècle est marqué par de profonds bouleversements économiques, politiques, et de grandes démonstrations de pouvoir. La révolution industrielle, dont le Royaume Uni est le grand gagnant, a apporté avec elle le concept de consommation de masse, qui est désormais intimement lié au progrès technique. Par ailleurs, les empires britannique et français prennent de l’ampleur, et la Prusse montre également un intérêt expansionniste. En 1870, Gambetta proclame la 4ème République Française. Quelques jours après, l’armée Prussienne assiège Paris. Dès lors, les Français, véritablement humilié par leur défaite cuisante, se battront et résisteront tant bien que mal à la Prusse.

L’exposition universelle de 1889 et l’apparition du décor floral art nouveau

Les Français développent-ils alors un complexe d’infériorité ? En tout cas, force est de constater qu’ils font preuve d’ingéniosité, d’inspiration et d’enthousiasme. L’Exposition Universelle de 1889 en est la parfaite illustration. En effet, cet évènement international, foire gigantesque qui sert surtout de démonstration de puissance, se tient à Paris. La célèbre tour Eiffel y est notamment présentée comme un projet technique majeur et innovant. Pourtant, si elle est sans nul doute l’œuvre la plus célèbre de l’exposition, ce n’est pas la seule avancée que montre la France !
Emile Gallé, célèbre décorateur Français, y présente une nouvelle forme de mobilier, inspirée de la nature et qu’il appelle «Modern Style». Et oui, vous l’avez deviné, ce décor floral est celui de l’Art Nouveau! la collection d’Emile Gallé fait sensation : pour lui, ce sera un moment marquant qui va lui permettre d’ouvrir la célèbre école de Nancy ; pour l’Art, ce sera la naissance d’un style inoubliable.

DÉCOR PEINT CLASSIQUE : composition de patines et filets, faux marbres et dorures

DÉCOR PEINT CLASSIQUE : composition de patines et filets, faux marbres et dorures

Création et réalisation de décor classique

Sur  murs et boiseries d’une chambre à coucher d’un appartement d’un immeuble du XIXe siècle, composition de patines de 2 tons et filets de dorure pour encadrer les tissus moirés. Sur les pilastres cannelés, imitation de marbre rouge royal et dorures. Sur la cheminée, composition de faux marbres et dorures. Sur les cariatides, imitation bronze.

RESTAURATION D’UN MEUBLE ANCIEN

RESTAURATION D’UN MEUBLE ANCIEN

Restauration d’une petite armoire chevet, meuble peint de style baroque vénitien

Pour la restauration, bien que le décor peint ait été grandement détérioré, il a été demandé d’intervenir à minima pour en conserver l’aspect ancien qui fait le cachet, le charme de ce meuble de belle facture. C’est pourquoi, seules les parties écaillées ou les manques de peinture sur les motifs ont été repris, tout en respectant la touche et l’altération du temps.

Les meubles peints de Gènes

Quand on parle de meuble peint italien au XVIIIème, on pense surtout aux meubles laqués Vénitiens, mais il existait à Gènes à cette époque une production locale surprenante de meubles peints aux coloris vifs et gais qui n’avait pas d’équivalent en Europe.

Gènes au XVIIIème est une ville prospère grâce notamment au commerce maritime, les grandes familles Génoises sont très riches et ont un train de vie fastueux, ils se font construire de superbes villas de bord de mer, le long de la riviera qu’ils ornaient entre autre de meubles peints destinés aux chambres à couchers.
Ces meubles ont un fond uni de couleur pale (ivoire, bleu, vert, jaune) et présente une ornementation naturaliste monochrome ou d’une vive polychromie qui trouve son influence dans le répertoire des faïences de Savone et d’albisola. Les fleurs en bouquets ou isolées sont agrémentées d’entrelacs, de rinceaux que viennent survoler des oiseaux et des insectes, on peut trouver aussi des scènes religieuses dans des médaillons mais on a rarement recours à l’exotisme (chinoiseries).
La construction de ces meubles peints étaient très rustique: le bois est enduit de fines couches de craie et de colle animale, les plateaux des meubles sont souvent en faux marbre et la garniture de bronze rarement dorée. La variété des meubles peints est très abondante, on retrouve divers petites tables (de travail, de jeu, de nuits…), des commodes, des encoignures, des chiffonniers, des bureaux, des bibliothèques mais aussi des fauteuils et des chaises.

 

PODCAST : interview sur le concours MOF

PODCAST : interview sur le concours MOF

comment je suis devenue un des Meilleur Ouvrier de France

Joëlle Godefroid, peintre en décors, a passé le concours de Meilleur ouvrier de France en 2010.
Une aventure hors norme qu’elle raconte dans le PODCAST de 25 mn
du  3e épisode de la série de podcast MOF .

Peintre en décor, Joëlle Godefroid a toujours baigné dans le milieu de la peinture et de l’art. Ses parents et ses grands-parents étaient eux-mêmes décorateurs et artistes, et très compétents en peinture. La professionnelle tente une première fois les épreuves qualificatives du concours à l’âge de 40 ans. Mais elle doit renoncer à le poursuivre en raison d’une surcharge de travail.

Dans l’œuvre présentée à cet examen, la peintre en décor a voulu rendre hommage au patrimoine français du 19e siècle qui, selon elle, n’est pas reconnu à sa juste valeur. Car, ce que fut la Renaissance Italienne pour la sculpture et la peinture, le 19e siècle, l’a été pour le patrimoine français, la décoration, et notamment, les peintres en décors.

Son maître et tuteur disparaît trois jours avant les épreuves : Joëlle, alors décide de réussir ce concours d’excellence en sa mémoire, sans aide, et donc sans tuteur. Mais avec une confiance quasiment inébranlable… Elle veut rendre à ce métier ce qu’il lui a donné et montrer à son entourage qui la pousse beaucoup qu’elle sera à la hauteur de leurs espérances. Outre la maîtrise des techniques, tels que faux bois, faux marbre, vernis, trompe l’œil, Il faut de la culture pour exercer ce métier et tenter le concours car le projet artistique compte beaucoup. Cette professionnelle qui témoigne pour le 3e épisode de la série MOF dit avoir vécu une période très heureuse, en réalisant son œuvre dans son atelier, malgré la pression, les difficultés et les doutes…